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Un ancien chef de corps du 8ème RPIMa sort de sa réserve

Publié le 22 septembre 2008 par Micheljanva

51x32q2yhnl__sl500_aa240_Saint-cyrien et parachutiste, lieutenant à Diên Biên Phu, capitaine en Algérie sous les ordres de Bigeard, par la suite commandant du prestigieux 8ème Régiment Parachutiste d’Infanterie de Marine (Castres) puis chef d’état major des armées au moment de la guerre du Golfe (1990-1991), le général Maurice Schmitt sort de sa réserve et répond à Valeurs Actuelles. Extraits :

(...) Que pensez-vous de l’embuscade tragique du 18 août?

Il est surprenant que cette "patrouille" n’ait pas été mieux préparée. Il s’agit d’ailleurs plutôt d’une "colonne" à quatre sections que d’une simple patrouille. Elle ne semble pas avoir disposé de moyens de reconnaissance aérienne ni d’appuis (hélicoptères armés, mortiers) nécessaires sur un terrain très difficile.

Que reprochez-vous à la composition de cette colonne ? 

Ces quatre sections provenaient d’unités différentes. La mission aurait dû, me semble t-il, être confiée à une compagnie homogène. Les articulations dites "modulaires", déjà employées en Yougoslavie, peuvent convenir dans des opérations d’interposition. Elles deviennent inadaptées lorsqu’on veut reprendre le contrôle d’une zone à un adversaire que l’on sait déterminé et bien équipé.

Faut-il alors abandonner cette modularité ?

Il faut revenir à de véritables opérations menées de jour, et surtout de nuit, avec un ou plusieurs régiments disposant d’appuis immédiatement disponibles. Que le 8ème RPIMa ait été, dès son arrivée, amputé d’une compagnie détachée à 200 kilomètres du colonel en a étonné plus d’un.

(...) Qu’aimeriez-vous dire aux parlementaires lors du débat du 22 septembre ?

Trois choses: affirmer que notre présence en Afghanistan est légitime et nécessaire; rappeler que nos forces y défendent les intérêts de la France; obtenir du gouvernement qu’il accorde la priorité aux équipements, à bout de souffle, en particulier dans le cas des hélicoptères de combat et de manoeuvre. Il faut accepter de retarder certains programmes lourds, mais pas indispensables, pour mener une contre-guérilla efficace.

Y a-t-il urgence ?

Oui. Si l’on s’y refuse, il faut renoncer à battre la campagne et se limiter à l’instruction de l’armée afghane.

Il aurait été intéressant de connaître l'avis du général Schmitt sur les nouvelles restructurations de nos armées et le Livre Blanc. Ces propos semblent plus proches de l'analyse du groupe Surcouf que du discours officiel. En clair, il faut augmenter les effectifs opérationnels (leur diminution engendre mécaniquement la modularité), faire effort sur les "petits" matériels qui font tellement défaut sur le terrain (treillis, attaches de casque pour appareil de vision nocturne, tourelleau téléopéré pour les VAB, lunettes à protection balistique, dotation supérieur en munitions pour l'entrainement...) et arrêter de dépenser des millions pour le plaisir et le profit des industries d'armement françaises (Leclerc, Numérisation de l'Espace de Bataille, VBCI...).

Retour aux fondamentaux comme diraient les militaires...

Philippe Carhon


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