Il fallait y être pour pouvoir dire un jour : “J'ai vu son premier concert en Belgique et l'un de ses premiers en Europe.”
Être le mercredi 17 septembre à l'Ancienne Belgique à Bruxelles pour assister au concert de Colbie Caillat. Une découverte.
C'est bien d'entrer dans une salle en ne sachant pas trop à quoi s'attendre et en se disant qu'en sortant on aura découvert quelqu'un de nouveau. Quitte à prendre le risque d'être déçu.
Aucune déception ce mercredi, le concert n'était pas bouleversant mais il faut laisser du temps au temps et du temps à Colbie Caillat.
Un look sympa, chapeau en feutre posé sur la tête, tenue plutôt craquante, elle est arrivée sur la scène d'une démarche timide et presque gauche. Elle a pris le micro et nous a fait entendre le son de sa voix. La ramage se rapporte au plumage, une jolie voix douce qui sait se faire plus forte lorsque l'ambiance l'exige.
La rumeur dit qu'elle a ramé un peu au début de sa carrière, elle se serait fait connaître grâce à son My Space.
Si elle a ramé, c'est certainement sur un bodyboard le long d'une plage de sa Californie natale. Avec un papa qui a produit Tusk et Rumours deux albums énormes de Fleetwood Mac, elle a certainement eu plus de facilités que d'autres pour rencontrer les bonnes personnes.
Mais peu importe, elle a un certain charisme sur scène, du talent et une voix, pour le reste, c'est à dire son pedigree n'a que peu d'importance.
Son concert était court, environ 1h25, mais avec un seul album au programme il était difficile d'espérer plus. La setlist sera plus conséquente lors de son prochain passage.
Concert court, mais intéressant avec plein de sucreries Californiennes à en choper du diabète.
Colbie Caillé (c'est la prononciation exacte) nous a proposé probablement l'intégralité de son album auquel elle a ajouté trois reprises.
La première a été évidemment Killing me softly with this song. Je dis évidemment parce que son dossier de presse nous explique que lorsqu'elle avait 11 ans, elle a eu la révélation en entendant cette chanson de … Lauryn Hill des Fugees me dit un voisin.
Moi j'avais pensé à la version originale, celle de Roberta Flack en 1973, mais ce doit être une question de génération, je prends un coup de vieux d'un seul coup.
Bref, la version était sympa, ses deux guitaristes l'ont accompagnée en acoustique, la voix était bien placée, claire, limpide. Le public s'est mis à battre des mains, était-ce une bonne idée de nous empêcher de profiter complètement de cette version ?
Dans les reprises on a eu un Marley, ce qui semblait une évidence tant Colbie puise dans les rythmiques reggae pour son répertoire.
Ça aurait même été une faute de goût de ne pas nous proposer un Bob (je l'appelle Bob parce que j'ai fait la fête après le concert et que c'est Bob qui a conduit en revenant), en l'occurrence il s'agisait de Turn your lights down low sur le mythique album Exodus qui est au reggae ce que Sergent Pepper est à la musique et Black Sabbath au métal.
Et pour ne pas faire mentir ce proverbe typiquement bruxellois (!) ”Jamais deux cent trois”, Colbie Caillat nous a proposé une reprise des Jackson five, i want you back.
Mon voisin de concert, animateur de radio à ses heures me faisait remarquer que dans la voix de Colbie il y avait des intonations à la Stevie Nicks.
Je me demande si les garçons qui étaient présents au concert ont noté cette subtilité dans la voix de l'Américaine. Je me demande même si les spectateurs mâles se sont aperçus qu'il y avait des musiciens avec Colbie Caillat.
C'est vrai qu'il étaient dans l'ombre, et puis pourquoi s'abimer les yeux à essayer de distinguer la lune, alors que le soleil brille.