Les réveils sont plutôt difficiles, cette année… Ca fait un sacré bout de temps que je n’avais pas dû me lever à 6 heures du mat’ pour aller bosser. Mais bon, la joie et l’enthousiasme d’aller à Dinoland devraient me réveiller pleine d’entrain… Mais non, bizarrement, ça ne se passe pas comme ça…
C’est mon radio-réveil simulateur d’aube qui me fait ouvrir les yeux… Il paraît que grâce à la lumière diffuse qui croît pendant trente minutes, on se réveille frais et dispo… Ca doit être pour ça que ces radios-réveils ont fait un carton chez les jeunes femmes trentenaires célibataires… Mais, on nous ment, mesdames, on nous spolie, travailleurs et travailleuses (C’est mon côté Arlette Laguiller qui ressort !) : on ne se réveille pas en meilleure forme avec cet éclairage censé reproduire la lumière du jour qui se lève… enfin, heureusement, ça ne reproduit pas non plus la rosée fraîche du matin…
MiniBri dort encore quand je suis sous la douche… Maquillage… Le temps de me coiffer avec le séchoir en bruit de fond… Et c’est quand j’arrête mon sèche-cheveux que j’entends MiniBri m’appeler « Môman ? » « Oui ? » « Je t’aime très fort »… Comment voulez-vous que je ne fonde pas ? Ca, c’est une vraie bonne façon de bien commencer la journée… C’est mon petit plaisir du matin, celui qui me fait partir au travail le cœur léger et débordant d’amour…
Les jours où je ne bosse pas et lorsque mon radio-réveil simulateur d’aube ne sévit pas, c’est ma fille qui me lève, invariablement… Bébé, ses gazouillis et ses areuh areuh savamment étudiés me tiraient du lit… Mais depuis qu’elle est devenue une grande pipelette, j’ai droit à un réveil en chansons « Mââman… Mââââman… Mââââââman » sur tous les tons, de toutes les façons possibles… et quand j’arrive dans sa chambre, elle fait semblant de dormir, histoire que je pense avoir entendu des voix et être la réincarnation de Jeanne d’Arc…
Et puis, les matins où c’est moi qui dois aller la réveiller, j’adore voir ses petits yeux embués de sommeil s’ouvrir… J’aime le sourire qui se dessine sur son visage quand elle me voit… Le premier bisou plein de rêves qu’elle me fait est d’une tendresse infinie… Et puis, comme moi, en l’espace d’une minute, elle est déjà en pleine forme, en train de sourire et prête à dévorer sa journée…
Alors, certes, ça fait peut-être deux millions d’années que je ne me suis pas réveillée à côté d’un homme, que je n’ai pas senti une barbe naissante m’irriter la joue, que je n’ai pas profité d’une haleine de poney avec les yeux encore fermés, qu’aucun ronflement masculin n’a fait de concurrence à mon radio-réveil, ni entendu quelqu’un pester contre l’heure trop matinale, mais ces réveils-là, ceux que je vis actuellement grâce à ma fille, je ne les échangerais pour rien au monde…