La cour d’assises de Seine-et-Marne a condamné mardi à la réclusion criminelle à perpétuité Cyril Koskinas, reconnu coupable d’avoir assassiné une prostituée puis sa maîtresse, les 7 et 19 juillet 2004, en les jetant vivantes dans le canal de l’Ourcq, à l’issue de séances sado-masochistes.
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L’avocate générale avait requis la perpétuité, assortie de la peine de sûreté maximale, 20 ans. “C’est un homme dangereux, avait-t-elle dit, pervers, qui ne doit pas rejoindre notre société. Je dis rarement quelque chose d’aussi dur, mais Cyril Koskinas n’a pas sa place parmi nous”.
Cyril Koskinas, 27 ans, n’a pas cillé à l’énoncé du verdict. Il a indiqué à son avocate son intention de faire appel.
Tout au long du procès, il s’est dit innocent du meurtre d’Omeyna, une “escort girl” rencontrée par petites annonces, qui aurait été tuée par un autre à son propre domicile de Mitry-Mory. Il a parlé d’un accident, survenu au cours d’une partie à trois, à propos du décès de son amie Angélique.
L’avocate générale a, au contraire, estimé qu’il était le seul responsable, et que les meurtres étaient “prémédités”. Elle a rappelé les précautions prises par Cyril Koskinas, avant la mort d’Omeyna et d’Angélique, pour ne pas être mis en cause, puis ses tentatives de “manipulation”.
Alors qu’Angélique gisait inconsciente près de lui, victime d’un malaise après une séance sado-masochiste, il a envoyé depuis son portable des SMS destinés à impliquer un de ses ex-petits amis.
Puis, comme il l’a reconnu, il a jeté son corps dans le canal de l’Ourcq, à hauteur de l’écluse de Fresnes-sur-Marne.
Le lendemain, il est allé chez ses parents, et a parié une bouteille de champagne avec son père qu’elle serait revenue avant la nuit.
“Sadique”, “irrécupérable”: les six experts psychologues et psychiatres qui ont examiné l’accusé ont tous conclu à sa “dangerosité”.
“M. Koskinas tire sa jouissance de la souffrance infligée à l’autre. Il dit +c’est excitant de la voir attachée. Si elle ne se débat pas, ça n’a pas d’intérêt+. C’est face à ce spectacle de l’autre réduit à un objet qu’il tire sa jouissance (…) cela lui donne un statut de domination, de suprématie, de toute puissance”, a expliqué la psychologue Corinne Descamps.
L’accusé s’est présenté à l’audience en arborant un look haut en couleurs, cheveux et bouc tressés et ornés de perles rouges, veste rouge et noir brodée d’une grande Betty Boop. Il a multiplié les provocations, les grossièretés, les phrases insultantes et désinvoltes à l’égard de la cour et de la salle.
Ses derniers mots ont été pour la famille d’Angélique, particulièrement sa mère: “Qu’elle accepte mes excuses (…) J’ai connu sa maman elle n’était pas comme ça. Elle est cachetonnée (elle prend des médicaments, ndlr). Je ne sais même pas si elle comprend”.
L’avocate de Koskinas, Me Daphné Pugliesi, a tenté de retourner à son avantage les obscénités de son client: “Quand on est normal on ne signe pas les procès verbaux (en dessinant) des sexes! Quand on est normal on ne joue pas avec le président de la cour d’assises à +Qui veut gagner des millions+!”, a-t-elle notamment lancé.
Elle a plaidé la “folie” de son client et l”abolition” de son jugement au moment des faits, bien qu’aucun expert psychiatre n’ait décelé de maladie mentale de nature à altérer ou abolir le jugement de l’accusé.
Source : http://fr.news.yahoo.com/afp/20080916/tfr-proces-assises-77-homicide-prev-4000a2c.html