Il risque dix ans de prison pour avoir trop joué avec les menottes. Jean-Michel Vicq, 60 ans, doit comparaître aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Paris pour proxénétisme aggravé. Ce policier à la retraite, co-gérant du Sultana, un club « échangiste » situé à Pigalle (9e) à deux pas du Moulin Rouge, aurait en fait abrité une maison de passe entre 2003 et 2006.
Ancien élu du Front national à Crépy-en-Valois (Oise), ce père de famille laissait entrer les hommes seuls - ce qui est rarement le cas dans ce type d’établissements - pour la somme de 100 euros, réglable exclusivement en espèces, tandis que les couples devaient, eux, débourser 50 euros. Mais il ne s’agissait pas seulement d’échangisme, puisque les hôtesses pratiquaient notamment de massages à caractère sexuel aux hommes seuls. Le Sultana accueillait en plus des prostituées en provenance des bars voisins.
Au terme d’une enquête menée par la brigade de répression du proxénétisme, la double comptabilité de l’ex-policier - qui « testait » lui-même ses futures employées - a été confondue, ainsi que son associé, Jean-Pierre Thomas, 57 ans, alias Peter. Les passes illégales leur rapportaient 10 000 euros par mois, déduction faite des billets anti-bavardage glissés dans les poches des barmaids et du portier. Au total, l’ancien policier et son associé auraient perçu chacun 200 000 euros. Ils encourent dix ans d’emprisonnement.