Le catholique progressiste prétend restaurer le christianisme primitif en rapetassant le moralisme humanitaire des abbés incrédules du XVIIIème siècle.
Etre chrétien à la mode actuelle consiste moins à nous repentir de nos péchés qu’à nous repentitr du christianisme.
Est cultivé l’homme pour qui rien n’est dénué d’intérêt, et presque tout d’importance.
Plus les hommes se sentent égaux, plus ils tolèrent facilement qu’on les traite comme des pièces interchangeables, remplaçables et superflues. L’égalité est la condition psychologique préalable aux massacres scientifiques et impassibles.
Le peuple n’envahit que les palais déjà désertés.
La société libre n’est pas celle qui a le droit d’élire ceux qui la gouvernent, mais celle qui élit ceux qui ont le droit de la gouverner.
Les opinions révolutionnaires ouvrent la seule carrière, dans la société actuelle, qui assure une position sociale respectable, lucrative, et paisible.
Cela fait deux siècles que le peuple a sur le dos non seulement ceux qui l’exploitent, mais aussi ses libérateurs. Son dos est courbé sous ce double poids.
« Dieu est mort », s’est exclamé ce Vendredi saint que fut le XIXème siècle. Aujourd’hui nous vivons dans le silence atroce du samedi. Dans le silence de la tombe habitée. En quel siècle se lèvera, sur la tombe désertée, l’aurore du Dimanche pascal ?
Le gens de gauche ne sont pas les représentants des pauvres, mais les délégués des idées pauvres.
Le vrai catholique dissimule sa foi. Non pas qu’il en ait honte, mais pour qu’elle n’ait pas honte de lui.
Les prises de position révolutionnaires de la jeunesse moderne sont des preuves irréfutables de ses aptitudes à la carrière administrative. Les révolutions sont de parfaites couveuses à démocrates.
La vie est une fabrique de hiérarchies. La mort seule est démocratique.
« Dignité de l’homme », « grandeur de l’homme », « droits de l’homme », etc. ; hémorragie verbale que la simple vue de notre visage, le matin dans le miroir, quand nous nous rasons, devrait tarir aussitôt.
Ayant promulgué le dogme de l’innocence originelle, la démocratie conclut que le coupable du crime n’est pas l’assassin qui convoite, mais la victime qui a excité sa convoitise.
Nicolas Gomez Davila, Les horreurs de la démocratie