Magazine Politique
Les deux candidats intensifient lurs préparations pour le 1er débat public contradictoire. C'est un tournant dans les circonstances actuelles.
La télévision est née en politique en 1960 aux Etats-Unis et lors de la présidentielle de 1965 en France.
Cette entrée en scène allait modifier totalement les campagnes électorales.
Dans un premier temps, les règles furent simples pour " bien passer à l'écran " :
* il fallait d'abord " présenter bien ". Derrière cette notion ce n'est pas être plus instruit, plus vif, mieux informé. C'est tirer le meilleur parti de la caméra : un regard, un doigt pointé vers elle, un sourire, une émotion…
* puis le contenu a dû s‘adapter à son tour. Faire bref, introduire de l'humour, des exemples pratiques…
Lors des dernières élections du midterm en novembre 2006, la télévision a franchi de nouvelles exigences.
Trois nouveaux repères se sont imposés.
Tout d'abord, le style. L'image emporte le contenu ou plutôt l'image est le contenu. Ainsi, par exemple, le moindre signe de nervosité est la démonstration que le candidat n'est pas maître de lui-même.
Ensuite, la télévision ne fait plus gagner mais elle fait perdre.
Parce qu'elle est devenue d'abord détectrice de fautes, la télévision fait perdre. L'enjeu principal n'est donc plus d'emporter un débat mais de ne pas avoir été " le maillon faible ".
La télévision élimine. Elle ne promeut plus.
Enfin, la télévision dévore l'inédit et le spectaculaire. Un bon débat télévisé doit pouvoir compter sur du sensationnel de la part d'un participant. Ce sensationnel va donner naissance à toute une chaîne d'interaction permettant aux autres médias de retrouver un espace d'informations.
C'est ce sensationnel qui va coller à la peau du débat et en devenir le résumé emblématique.
Chaque candidat travaille aujourd'hui d'abord sur ce raccourci qui synthétisera le débat.