Dans la série, "j'ai pas de scrupule à faire n'importe quoi avec mon mandat", la députée UMP des Alpes-Maritimes, Muriel Marland-Militello, vient de se distinguer, en interpellant lundi dans une question écrite le secrétaire d'Etat aux Sports, Bernard Laporte, au sujet de l'arbitrage -contesté - de Lyon-Nice (3-2).
La question porte "sur la qualité de l'arbitrage français, notamment dans les matchs de football".
"Un véritable cafouillage arbitral s'est produit, selon le député (...). Ces erreurs grossières ont causé une défaite injuste de l'OGC Nice, qui menait par 2 à 0 (le score était de 2-2 au moment du penalty, ndlr)". "Cet incident est dommageable non seulement au club de football de Nice mais plus largement au sport et aux valeurs qu'il porte". "Les problèmes d'arbitrage étant récurrents, Mme Marland-Militello souhaite savoir ce que le gouvernement compte faire pour que de telles injustices ne soient plus données en spectacle dans le sport". Elle demande également "quand les arbitres pourront bénéficier de l'assistance vidéo dans tous les sports".
Certes, l'OGC Nice a perdu samedi 13 septembre à Lyon (5e journée de L1) sur un penalty sifflé dans le temps additionnel pour une faute de main involontaire. Mais au nom de quoi, de qui, un parlementaire peut-il s'ingérer sur un problème d'arbitrage ! L'erreur d'appréciation en sport fait partie intégrante du sport lui même. On peut être pour ou contre la vidéo, la question n'est pas là. Ce point n'a pas à être tranché par le politique, mais par les instances sportives et les sportifs eux-mêmes.
Ce qui me choque dans cette intervention de la parlementaire, c'est le principe même de contester une décision d'arbitrage. L'arbitre est devenu le bouc émissaire idéal dans le football moderne. Les arbitres ont un rôle de plus en plus difficile à assumer chaque week-end. Les agressions verbales sont systématiques, les agressions physiques très fréquentes. Môdame la Députée estime que cet incident est dommageable aux valeurs du sport (sic!). Mais a t-elle pensé au message qu'elle délivrait aux jeunes footballeurs en se mêlant d'une histoire qui ne la concerne pas ? A t-elle pensé aux éducateurs sportifs qui s'évertuent à transmettre aux jeunes le respect des décisions d'arbitrage ? Certainement pas. En voulant caresser dans le sens du poil, les supporters de l'OGC Nice, la parlementaire a jeté un pavé dans la mare qui éclabousse, elle, les véritables valeurs du sport.