Le personnage de Bonaparte fascine toujours. C’est le cas en BD. Sur ces derniers mois, j’ai retenu cinq albums dans des styles très différents.
J’ai parlé récemment de la série
Les Fils de la Louve de Patrick Weber. Dans le 4e épisode paru au Lombard, l’auteur conduit son héros sur le chemin de l’empereur Bonaparte. Dans un nouveau voyage dans le temps, Luca va se retrouver en 1811. L’Aiglon vient de naître et se voit nommer Roi de
Rome. Les élus de la commune de Rome décident à contrecœur d’adresser un cadeau en remerciement au tyran français. Ils incorporent Luca dans la délégation en s’apercevant qu’il parle français. C’est l’occasion de visiter le Paris Napoléonien.
Le dessin – bien qu’encore assez figé -
de Fernando Pasarin continue de se bonifier. Il ne reste plus longtemps à attendre l’épilogue pour comprendre cette histoire de voyage dans le temps sur le thème de la ville éter
nelle.
Le deuxième opus de
l’ultime Chimère met en couverture un curieux soldat napoléonien aux doigts palmés. Cette épopée à travers le temps – un autre grand classique – s’intéresse dans cet épisode à une curieuse île au milieu de la Mer Méditerranée. Une équipe d’explorateurs en 1872 va tenter de comprendre son secret qui la fait apparaître et disparaître régulièrement des cartes. Ils vont se confronter au rescapé d’une garde napoléonienne en charge du trésor de cette série, la flèche de Nemrod.
Brice Goepfert signe des dessins de haute qualité sur cette période historique tandis que
Philippe Aymond réalise avec brio la partie durant la Deuxième Guerre mondiale. L’auteur
Laurent-Frédéric Bollée modifie le rythme de son histoire alternant scènes de dialogue et récitatifs en voix off. Le résultat est très réussi et place cette série parmi les beaux titres de l’année.
Chez Casterman,
Jacques Martin signe deux albums didactiques préparés par Jérôme Mondolini d’une part et Jean-Marie Pâques d’autre part. Le premier raconte
la campagne d’Egypte de Bonaparte. Les reconstitutions sont de bonne qualité. Le trait fin et appliqué. L’album est prêt depuis plus d’un an. Dommage que ce laps de temps n’ait pas servi à égaler la mise en couleurs et créer des ombres. Le texte intéressant resitue bien l’épopée égyptienne. Le second retrace
les costumes civils et militaires sous la Révolution et l’Empire. Le dessin est réalisé par … le père d’Olivier Pâques, auteur de Loïs. J’ai trouvé le résultat plus concluant que
le Costume de Waterloo de Legein, notamment en raison de couleurs moins clinquantes.
Enfin les éditions Joker propose un album sur
les Oubliés de l’Empire paru en début d’année et passé un peu inaperçu. Je tenais à corriger cette anomalie. C’est
l’histoire écrite par Dimitri d’un jeune allemand Üdo attiré par le prestige de l’Armée napoléonienne, surtout ses hussards. Il se fait enrôler… dans l’infanterie et découvre de l’intérieur les dures réalités de la guerre plus assimilable à la boucherie. Le récit couvre la période 1805 à 1813. Des victoires à la retraite de Russie. Contrairement à la série
Souvenirs de la Grande Armée, démarrée par Michel Dufranne, et dessinée par Alexis Alexander, cette série alterne la vision historique du côté de l’Empereur et celle du soldat. L’ensemble se tient bien dans l’ensemble.
Au dessin Eudeline réalise un premier album prometteur. Le même éditeur
Joker prépare une série en 15 tomes intitulée tout simplement
Napoléon. André Osi signe le dessin, les couleurs et le scénario. Le 1er tome paraît en octobre. En début 2009, le jeune éditeur publie le 1er volet d’un triptyque d’Eric Stalner.
Ils étaient dix débute à
Moscou au démarrage de la retraite de Russie de Napoléon. Cette nouvelle série d’aventures explore une période souvent éludée dans un décor sauvage somptueux.
Face à l’attrait du personnage par le public, Napoléon va encore sûrement inspirer de nombreux auteurs de BD.