L'armée des morts-vivants

Publié le 22 septembre 2008 par Dominik89

Non, je ne parle pas de cinéma fantastico-gore à la Romero. Aujourd'hui a lieu l'élection du président du Sénat, cette anomalie démocratique comme le soulignait justement Lionel Jospin (qui n'a pas dit que des conneries). Depuis 1959 et sa création sous cette forme, le Sénat est à droite de façon immuable. Même en ce moment alors que la Gauche a gagné toutes les élections intermédiaires et devrait donc logiquement être majoritaire (car ce sont des Grands Electeurs issus des autres élections qui votent), rien n'y fait ! La présidence se jouera donc entre un candidat UMP (Gérard Larcher) et un candidat UMP (Jean-Pierre Raffarin) avec quelques faire-valoir tout aussi UMP...
Certes, la gauche a récupéré 23 sièges alors qu'elle n'en espérait qu'une dizaine. Même Jean-Pierre Chevènement est revenu de nulle part après être revenu d'outre-tombe. Il a d'ailleurs glissé un bon mot en latin "Même mort, je reviens". A rapprocher du nouveau doyen de cette docte assemblée : Serge Dassault dont le père Marcel, qui était député, s'accrocha jusqu'au trépas en affirmant : "Je resterai jusqu'à ma mort ensuite, j'irai au Sénat".
De là à penser que le Sénat ne serait qu'une armée de morts-vivants, il n'y a qu'un pas...
Il est vrai que la Haute Assemblée ressemble bigrement à une maison de retraite tant la moyenne d'âge est élevée. Autre anomalie, le Sénat dispose de fonds accumulés et non contrôlé (du moins, sérieusement). La Cour des Comptes s'en est ému, mais rien ne change. Rien ne change pourrait d'ailleurs être la devise du Sénat tellement ses membres semblent attachés au status-quo.
Autre actualité, le vote solennel de l'Assemblée, puis du Sénat pour savoir si nos troupes doivent rester en Afghanistan. Ce vote intervient quatre mois après qu'on ait envoyé des renforts et semble donc n'être qu'une formalité, formalisant un peu plus le fait que nos assemblées ne soient que des chambres d'enregistrement.
Au passage, les nouveaux sénateurs qui voteront pour le président ne participeront pas à ce vote. Ce sont les battus qui voteront à leur place. Encore une anomalie démocratique du Sénat. Une de plus, mais rappelons que pour changer le Sénat, il faut l'accord des deux tiers des parlementaires et donc des Sénateurs. Ces sénateurs qui ne veulent rien voir changer...
Dominik