“D’après les résultats d’une simulation d’un super ordinateur, le Système de contrôle d’extinction à l’échelle mondiale (GEAS) a déterminé ” l’horizon de survie” de l’Homo Sapiens - l’espèce humaine - à 23 ans.”
Ce scénario alarmiste n’est pas prétexte au prochain blockbuster vidéoludique, mais sert d‘incipit à un jeu dit “de réalité alternée”, dont l’histoire commence en 2019. Loin de promouvoir les effets spectaculaires, l’expérience Superstruct, qui débute le 22 septembre et durera six semaines, permet au joueur d’envisager toutes sortes de scénarii, pour sortir d’une crise mondiale en apparence inéluctable.
Volontiers décrit comme “un jeu de prédiction massivement multijoueur”, Superstruct fait appel à la sagesse des foules, et sollicite la participation des joueurs sous forme de témoignages, mais aussi d’images ou de vidéos. Confrontés à cinq “super-menaces”, les internautes doivent tenter de résoudre des problèmes environnementaux, ou des situations économiques et sociales inextricables.
Les concepteurs de ce jeu d’anticipation misent également sur une évolution progressive du scénario. La première étape consiste simplement à décrire sa situation dans le futur. “C’est l’été 2019. Vous êtes vous, mais âgé de dix ans en plus. Où dînez-vous ? Que mangez-vous ? A quoi pensez-vous ou de quoi parlez-vous ?”, demandent les animateurs, à qui plusieurs dizaines de réponses sont déjà adressées.
Pour mettre en scène cette expérience ludique, Superstruct dispose de l’appui de Jane McGonigal, une pionnière dans le domaine des jeux de réalité alternée. Cette chercheuse est, entre autres, à l’origine d’un projet analogue, World without oil, simulant un choc pétrolier de grande ampleur.
Laurent Checola