Une fois n’est pas coutume, j’adresse une lettre de remerciement au Président Sarko :
Monsieur le Président
Je voudrais vous remercier pour les nombreuses fois où vous avez parlé du roman de Madame de Lafayette, La Princesse de Clèves. Je voudrais vous remercier car en disant que vous aviez beaucoup souffert “sur” elle, sachant que j’ai un peu l’esprit de contradiction, vous m’avez incitée à me plonger dans cette oeuvre. Et je dois dire, en ce qui me concerne, j’ai pris beaucoup de plaisir “sur” elle. Pour ce plaisir, merci Monsieur le Président.
D’abord, j’ai pris du plaisir dans la lecture du roman avec des phrases comme celles-ci : “Il voulut continuer, mais une foiblesse lui ôta la parole. Madame de Clèves fit venir les médecins; ils le trouvèrent presque sans vie. Il languit néanmoins encore quelques jours, & mourut enfin avec une constance admirable.” Cela sonne peut-être mal à vos oreilles, moi, ça me fait du bien. On trouve son plaisir où l’on peut; vous, il paraît que c’est dans des séances de karaoké avec vos amis Clavier et Hallyday.
Puis, puisque l’actualité l’imposait, je suis allée voir le dernier film de Christophe Honoré, une libre adaptation du roman en question, toujours le même, celui “sur” lequel vous avez beaucoup souffert. Les sentiments, la passion amoureuse sont intemporels, Monsieur le Président, et la Princesse de Clèves, transposée en la belle personne d’une jeune lycéenne des années deux mille, émeut toujours autant. Dans le film, Chiara Mastroiani fait une apparition muette et souriante, hommage que le réalisateur fait à Manuel de Olivera qui avait, lui aussi, fait une adaptation de ce roman il y a quelques années avec cette actrice dans le rôle principal : La lettre. Comme quoi, malgré ce que vous dites, La Princesse de Clèves traverse les siècles et inspire toujours les artistes. Je voudrais aussi vous dire que, dans ce film, je veux parler de La belle personne, il est des moments de légèreté où se glisse de l’humour : dans le jeu de Louis Garrel, souvent et parfois aussi dans les dialogues où par exemple, la documentaliste du lycée (Clotilde Hesme) demande à un élève prénommé Jacob de l’aider : “Tiens moi l’échelle, Jacob !”. Ça ne vous fait pas rire, Monsieur le Président ? Tant pis.
Je vous remercie encore une fois d’avoir mis La Princesse de Clèves sur mon chemin. Est-ce que vous avez encore beaucoup de sujet “sur” lesquels vous avez souffert ? Je me ferai une joie de m’en emparer.
Veuillez recevoir, Monsieur le Président, mes plus irrespectueuses pensées.