En m’attaquant à l’icône, au Saint Sépulcre - que dis-je ? - au Christ de la gauche historique, je vous avoue m’attendre à recevoir une volée de bois vert, peut être même cette expression n'est elle probablement qu'un doux euphémisme, bien que je ne fusse qu’un petit plumitif prétentieux, infâme vermisseau sorti de ses faubourgs malodorants et citoyen de troisième zone. Certainement pas un de ceux qui eussent intéressé sa grandiloquente majesté, Mitterrand 1er, et ses sbires prosternés qui sont prêts à s’entre-tuer pour une place au soleil de la renommée et de la félicité !…
La rouerie, la ruse, le culot et le cynisme étant considérés de nos jours, comme des vertus cardinales nécessaires à la bonne gouvernance, comment voulez-vous que ce brave Parti socialiste créé par François Mitterrand, le parangon de ces vices puisse connaître un fonctionnement démocratique cohérent et bénéficier de hauts cadres désintéressés, remplis d’abnégation et au service de leurs militants et partisans ?
Comment Lucifer aurait-il pu créer le Paradis ? Comment la créature du bon docteur Frankenstein aurait elle pu concevoir des maisons de poupées ? Auriez-vous imaginé Barbe-Bleue prendre la tête d'une cellule de soutien psychologique pour enfants battus ? Comment un François Mitterrand, bouffi de vanité, qui se délectait d’être pris pour un homme illustre aurait-il pu construire un Parti de gauche consacré à des idées auxquelles il ne croyait pas lui-même, alors que son PS ne représentait qu'un temple dédié à sa suffisante dévotion et peuplé de courtisans, favoris et autres hiérarques béats, veules et intéressés ?
Le Parti socialiste qui se targue d’être un parti extrêmement démocratique ne s’est jamais si bien porté que lorsqu’il a été conduit par un dirigeant manœuvrier à la poigne d’acier et au narcissisme exacerbé. Une sorte de monarque absolu.
Ce que je veux souligner, c’est que ces pseudos grands hommes dont on nous rabâche les exploits à travers les âges, n’ont jamais été capables, de par leur autorité morale, leur charisme et leur position, de fonder un système démocratique, géré en collectivité voire collégial qui puisse leur survivre et perpétuer la philosophie de leur Parti.
Juste avant le vote des motions de fin septembre, j’ai envie de lancer un appel, probablement ignoré vu le peu de retentissement du Web, devant cette honorable assemblée :
"Militants socialistes : innovez, tentez donc un Parti à direction collégiale, fuyez donc cette vision du Chef suprême, mais je vous en prie, ravalez vos ego et tentez de nous montrer une façon moderne de gouverner, autogestionnaire et plus adaptée à l'évolution du niveau de nos concitoyens, moins naïfs, plus lucides, et bien souvent, réfractaires à toute propagande.
Enterrez donc les vestiges du vieux mitterrandisme en décomposition qui annihile depuis si longtemps votre Parti. Dissolvez ces oligarchies (Gracques et autres horreurs) remplies d’énarques et autres hauts fonctionnaires éloignés des réalités et essentiellement attirés par la promotion de leurs carrières. Retrempez-vous dans le bain populaire que vous n’auriez jamais dû quitter. Recréez de nouveaux concepts de pouvoir, moins personnels et plus participatifs, avec plus de cohésion, moins d’ambitions personnelles, sans mise en avant médiatique des représentants. Rajeunissez vos cadres. Virez vos vieux caciques avides de pouvoir qui vous conduisent depuis onze ans vers une impasse et promouvez les obscurs et les sans grades ! Brûlez les oripeaux de ces permanents et élus qui s'accrochent à leurs fonctions comme des morpions aux poils de culs.
Brisez la malédiction du vieux Mythe errant...
Surprenez nous.
Laissez donc à la vieille droite ce "culte du Chef" désuet et suranné, devenu à notre époque, une aberration qui nous mène à des situations de mal-gouvernance et d’injustice incroyables ainsi qu'à l'élaboration d'un pouvoir personnel complètement coupé des réalités au seul profit d’une clique de profiteurs sans vergogne et sans remords...
Il est certain que déjà, même à droite, des voix s'élèvent, comme à gauche, pour comprendre combien nous avons tous été floués depuis une trentaine d'années par des "hommes d'état" au cynisme effronté rongés par l'ambition personnelle, d'une médiocrité alarmante et dont les politiques à court terme de régressions sociales, économiques et des libertés frisent la provocation et prouvent l'absence patente de dessein et de vision de l'avenir.
Une décentralisation du pouvoir et une certaine collégialité dans l'exécutif s'impose à nous pour des décisions qui réclament débats, démocratie et points de vues variés sans abus d'experts en tous genres : l'élitisme, la pratique de l'oligarchie et les effets du copinage ont fait les preuves de leurs impérities.
Militants socialistes, ne vous laissez ni manipuler ni emberlificoter : l'avenir de la gauche et de l'opposition est entre vos mains, saisissez votre chance...
Ou sabordez-vous pour éclaircir le paysage politique français !
Mais par pitié, épargnez nous la nomenklatura actuelle : le coquelet vaniteux de la Capitale flanqué de son inexpugnable acolyte, socialiste professionnel pour l'éternité, les complices du fumeur de barreaux de chaise à 100 $ et banquier de Wall Street ou la Madone de la bravitude à l'élocution si peu naturelle et à la faconde d'une fine de claire, tous à peu de chose près, autant socialistes et à gauche qu'un zombie mou du genou comme François Bayrou. Ce qui n'est pas peu dire...
Nous comptons sur vous. Ne nous décevez pas. Tous les citoyens français de toutes opinions, particulièrement les sympathisants de gauche, dont je suis, attendent de vous un ultime sursaut.
Socialistes... Du passé faîtes table rase : osez l'impensable !
Poil au rable...
Évidemment ce billet polémique n'engage qu'une gamme d'opinions, celle de beaucoup de personnes que je côtoie et la mienne ; il n'est aucunement le reflet du sentiment de tous les membres du Village des NRV. Cette précision a au moins le mérite de la clarté...
Cui Cui, l'oiseau lyre qui prêche dans le désert...