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Les « sept» ages de la vie . . . . . . . ! (03)

Publié le 22 septembre 2008 par Osmose

L'enfance


Pendant l'enfance, l'être participe de deux réalités à la fois; alors qu'il se familiarise peu à peu avec la réalité du monde physique à laquelle il va s'identifier de plus en plus, il participe encore de l'autre réalité.


Dans la pensée traditionnelle, la mort n'existe pas : ce n'est pas le corps qui a une âme mais l'âme qui, à un moment, prend un corps et une personnalité pour cheminer un certain temps et progresser au plan physique.


Plus le MOI s'affirme, qui est le véhicule d'une incarnation, plus se rétrécit la canal de la communication avec le SOI, qui est l'âme.

La fontanelle est un point où aboutissent les sutures du crâne, caractérisé par une dépression membraneuse chez les jeunes enfants; l'ossification progressive de la fontanelle correspond précisément à la diminution de la communication avec le SOI.


Il ne faut pas précipiter l'éveil du Moi par des enseignements et des conditionnements prématurés et/ou démesurés. Mais, au contraire, permettre à l'être de vivre son enfance; respecter le droit à l'enfance.

'' La société, comme le dit Bertrand de JOUVENEL dans La civilisation de puissance, a pour principe la préparation de successeurs. ''


Et la société commencera peut-être à se redéfinir autour de la femme et de ses enfants, car l'origine de la société est maternelle - et doit le redevenir.

Je suppose que lorsque la femme et ses enfants auront repris leur place, la société sera redevenue tribale - d'un tribalisme nouveau.


Dans les sociétés tribales, il n'existe pas de ségrégation des âges. Les adultes, les enfants, les gens âgés, tous vivent ensemble.

Dans notre société technologique, les enfants ont perdu leurs alliés naturels: les vieillards.


Les âges de la vie doivent se côtoyer, s'enrichir les uns les autres, les plus vieux profitant de l'émerveillement des plus jeunes et les plus jeunes, de l'expérience et de la compréhension des plus vieux. Tout ce qui est coupé de l'ensemble s'étiole et meurt; tout ce qui est rattaché à l'ensemble vit, s'épanouit, se réalise...


Dans la perception de l'enfant, il n'y a pour ainsi dire pas de démarcation entre le monde et lui. Autrement dit, l'enfant n'est pas encore affranchi du milieu, de ce qui englobe, de ce qui enveloppe, de ce qui contient: avant la naissance, c'était la mère; depuis, c'est l'aire maternelle - l'environnement de la mère qui en prolonge le giron pour encore quelques années.


Cette participation à la vie de la mère, à l'époque de la gestation, l'enfant la reporte sur le milieu. C'est pourquoi il est souvent difficile de sortir de l'enfance. Après le choc de la naissance, l'être se laisse englober, envelopper, contenir par le milieu. L'enfant se trouve à un stade de développement comparable à celui du primitif.


À propos du primitif, le Dr Carl JUNG, l'un des pères de la psychologie moderne, fait remarquer qu'avant que l'homme n'ait appris à penser, des pensées lui venaient. Il ne pensait pas vraiment; mais, en lui, ça pensait.

Il en va encore de même, la plupart du temps, pour chacun d'entre nous. Entre le primitif et nous, il n'y a que la différence de quelques éclairs de conscience.


L'enfant, comme le primitif, n'a pas encore de ces éclairs de conscience. En lui, ça pense. Comme, par ailleurs, pour la plupart d'entre nous, ça rêve.


Sauf exception, dans le sommeil nous sommes encore au stade où se trouvent l'enfant et le primitif à l'état de veille; je ne rêve pas vraiment mais, plutôt, des événements se produisent en rêve auxquels je suis associé, - autrement dit, ça rêve en moi.


Il y a très peu d'êtres qui sont conscients dans leurs rêves. J'ai des raisons de penser que la conscience, dans le rêve et même dans le sommeil, constitue une prochaine étape de l'évolution de l'homme.


L'enfant à l'état de veille est donc comme la plupart d'entre nous dans le rêve: la démarcation est floue, ou même inexistante, entre le milieu et lui. Le conscient va mettre plusieurs années à émerger: petit à petit, d'abord par éclairs, le Moi va prendre conscience de son existence autonome par rapport au milieu.


Mais il faut, une fois encore, mourir pour renaître.


Vers la septième année, l'âge de raison marque la fin de l'enfance. L'être doit alors rompre un peu plus avec l'univers de la mère. Et se tourner vers le monde extérieur. C'est en principe le début de l'apprentissage. C'est le début de l'affirmation du Moi. La séparation d'avec le tout qui a commencé à la naissance, se poursuit. La rupture d'avec l'état primordial de l'unité est désormais consommé.
L'expérience de l'autre réalité s'évanouit: la conception que l'être se fera désormais de la réalité va de plus en plus correspondre à sa perception de l'univers conscient. C'est pourquoi il est si important de vivre pleinement l'enfance.


C'est pourquoi, par ailleurs, il faut conserver toute sa vie quelque chose de l'enfance. Non pas la dépendance de l'enfant. Non pas la vulnérabilité de l'enfant. Mais, d'une certaine façon, le contact avec l'autre réalité. Ce qui se traduit par une ouverture: une capacité d'émerveillement. Par quelque chose de la participation magique des primitifs, des poètes et des enfants, à l'univers.
Sorti de l'enveloppe maternelle, l'enfant a besoin désormais, pour atteindre la condition d'adulte, de l'enveloppe sociale.
à suivre (04)> L'adolescence.


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