J'ai été aujourd'hui
tout comme hier
que passent les heures
en poudre de lumière
que j'en tamise les instants
pour garder les meilleurs
que je ne me lasse pas d'inscrire
mon nom monotone
sur la dalle des jours usés
trop stériles pour renaître
trop longs même pour s'aimer
que je pactise à l'amiable
avec les dieux de l'ennui
mais que je me refuse encore
à foutre le camp
sans un regard émerveillé
un pas de côté
vers plus d'inconnu
vers plus de mystère
Surtout ne plus m'abandonner à l'oubli
des jours routiniers
qui me brisent et qui pèsent
sur mon dos de vieillard
et ne plus regretter
les légions à l'aigle tombées
lors des antiques carnages
qui me collent au souvenir
d'un empire fantasmé
cuit encore et recuit
sous mes vêtements sales
que je ne peux plus enlever
sans arracher mon âme
et mes rêves fanés.