La fausse veuve; Florence Ben Sadoun

Par Sylvielectures
Comme toute la blogobulle qui parle "livres", j'ai été invitée à recevoir celui-ci par Violaine Desgranges, du site chez les filles.com. Depuis peu, cet agrégateur de blogs associé à Denoël nous envoie en service presse un titre de leur choix.
Comme presque toute "cette fameuse blogobulle", j'ai accepté l'invitation avec un grand sourire, mais en prévenant bien l'expéditrice qu'il y avait de grandes chances pour que mon billet ne paraisse pas dans les délais escomptés...
J'ai reçu le bouquin quand même, merci Violaine !
J'ai donc emporté ce "cadeau" dans mes valises estivales avec "Le scaphandre et le papillon" que je n'avais pas lu, mais dont j'avais vu quelques temps auparavant l'adaptation cinématographique.
Je savais de quoi il était question quand j'ai commencé ma lecture et j'étais traversée par les questionnements que je partage avec beaucoup de blogueuses : que vient faire"roman" au centre de cette magnifique couverture ?
Mais on peut comprendre l'embarra de l'éditeur : entre auto-fiction, récit de vie, correspondance... quel est le mot qui aurait été le plus juste pour qualifier ce récit de deuil tragique et difficile ?
"Récit de vie" aurait été plus juste à mon sens, puisqu'on trouve dans ce livre le travail d'une femme en souffrance qui essai de mettre des mots sur le silence de la grande douleur.
Elle déroule le fil des émotions et des souvenirs que le deuil réveille et tente d'y mettre de l'ordre.
J'ai apprécié une écriture sincère et sans fards. Celle qui ne se dérobe pas devant le cru, ni devant la violence de certaines rancœurs qu'elle déverse en flots ...
Ce texte est donc très humain et très contemporain. Il ne se cache ni derrière les bons sentiments ni derrière les belles phrases.
Il est courageux, puisqu'il va jusqu'au bout de la traversée, et optimiste, car à l'issue de ce combat intime, nous découvrons une nouvelle possibilité de bonheur pour la narratrice :
« Tu es rangé quelque part. Je ne sais pas très bien où, mais en tous cas tu n’es plus posté sur mon épaule, à surveiller qui me touche, qui je touche. Planqué dans les circonvolutions de l’imparfait, bien au chaud, comme disent les enfants, tu ne fais plus de ravages dans mon présent, ni le jour ni la nuit, et d’ailleurs je ne te donne pas forcément de futur.
Mon avenir, mes demain appartiennent à quelqu’un d’autre. D’ailleurs vous auriez plutôt été un futur à conjuguer en hébreu, une temporalité qui n’existe pas dans cette langue où demain se conjugue à l’inaccompli.
Comme nous. »

Mais attention, ce livre met aussi son lecteur très mal à l'aise, et j'ai trouvé de nombreux billets qui sont de cet avis.
Je pense pour ma part que cette gêne vient de la posture très paradoxale de l'auteur :
Elle nous dit que la médiatisation de son histoire intime, falsifiée ou mal traduite par le film, a ravivé sa douleur et l'a replongée dans la dépression, en même temps qu'elle semble suggérer que cette scène est à l'origine du texte qui nous est donné à lire :
"C’est dingue, toutes ces femmes autour de lui, il paraît qu’il avait beaucoup d’humour ? Quel drame horrible ! Et tu as vu le dévouement extraordinaire de sa femme ? » Sa femme ? Laquelle ? Je pleure, me cache derrière mes lunettes de vue qui grossissent l’effet des larmes. Ce sont des larmes de perte, perte de mon histoire intime, des larmes de braise sur mon deuil réactivé, des larmes mouillées de tristesse infinie, qui coulent toutes seules hors de moi. Qui a le droit de nous déposséder de notre histoire en émiettant notre intimité autour d’un club sandwich ? Qui gagne quoi et surtout combien en falsifiant la réalité ? Quand on ne comprend pas du tout ce qui se passe, ce qui se trame par en dessous, il faut toujours penser à un seul mobile, l’argent »
Et cette lettre intime d'adieu amoureux à l'amant perdu, qui aurait pu être postée en la brûlant sur le fleuve, est publiée par la directrice de "Première", aux éditions Denoël. Aujourd'hui, elle fait le buzz dans la blogosphère ...
Alexandre Fillon, y trouve surtout une plume rageuse et enlevée
la lettrine s'est posée beaucoup de questions mais s'est laissée finalement emporter par l'émotion.
K.Rine l'a lu ,
Marigaz en parle aussi, et s'interroge sur l'opportunité d'un tel buzz...
malice n'a pas du tout aimé : "Dans la rentrée littéraire il y a de tout et ce genre de livre qui sont sans intérêt. Je trouve cela triste ces livres qui sont des règlements de compte via l'édition. On sent l'opération marketing. C'est vraiment dommage ... "
Joëlle non plus : "Au bout du compte, j'ai eu surtout l'impression de lire un livre ressassant la rancœur d'une femme envers la société qui l'a rejetée car elle n'était qu'une "maîtresse" mais je n'ai pas vraiment ressenti d'amour."
Blandine donne un avis plutôt mitigé : "Et c'est probablement ce besoin de règler ses comptes qui a pris le dessus dans l'impression que j'en ai."
lulu n'a pas vraiment aimé, caro[line] non plus,
Lily a aimé le texte mais a été sincèrement troublée par le fait que ce soit une autobiographie cachée derrière l'apparence d'un roman.
Amanda a apprécié : "Pour ma part, je ne garde que le souvenir des mots et l'imtemporalité de ce qu'ils incantent "
karine aussi : "
La Fausse Veuve de Florence Ben Sadoun est un roman à la fois poignant et sensuel. Une histoire d'amour hors du commun. Une histoire de souffrance."
Tout comme antigone : "
Ce roman est une belle surprise, malgré le pathos évident du thème. "
mimienco a beaucoup aimé : " un roman intense qui traite d'un sujet difficile (faisant écho au roman Le Scaphandre et le Papillon) dans lequel les sentiments sont explorés avec une grande sensibilité, servie par écriture fine qui ne manque pas d'humour"
Amy vous conseille de passer votre tour pour ce titre,
quant à Cécile c'est sans appel, elle n'a pas aimé mais alors pas du tout ! Calpin non plus, tout comme madame charlotte,
et pour Le cri du lézard : "C'est un trop plein de douleur, d'amertume et de ressentiment".
mademoiselle_Aude nous dit : "L’histoire est touchante sans verser dans le graveleux, bien écrite et simple. Une histoire de vie en somme".
J'ai aimé cette histoire a aimé ce livre ...comme les lectures de roudoudou, Dominique Pourcin, sandrounette ou encore Véronique D,
la bohémienne comme beaucoup, se pose la question du pourquoi de ce livre ?comme éphémerveille, ou Hélène,
Ori l'a lu aussi !"Un avis mitigé donc, mais pas si négatif pour un genre que je suis loin d'apprécier"
Sophie a moyennement aimé,
angelwizzard est très rude...