Qui a dit qu’Internet signerait la mort du livre ?
Depuis quelques temps, les initiatives se multiplient sur la toile pour promouvoir les sorties littéraires.
A chaque événement littéraire, son site web
Clotilde Briard dans Les Echos du 5 septembre enquête sur ce phénomène dans un article intitulé “Le livre joue à son tour la carte de la toile”. On y apprend ainsi que pour le dernier roman d’Amélie Nothomb (”Le Fait du prince”), Le Livre de Poche a organisé un concours : imaginer une page de blog qu’aurait pu écrire l’écrivain. Les deux meilleurs propositions seront pubiées et envoyées à Amélie Nothomb. Les gagnants auront droit à un entretien privé avec leur auteur favori. Autres initiatives soulignées par la journaliste, les sites consacrés à la sortie d’un roman. Ainsi toutesceschoses.com annonçait le dernier livre de Marc Lévy (”Toutes ces choses qu’on ne s’est pas dites”) avec les premières pages du roman. Des auteurs comme Paulo Coehlo prennent eux-mêmes les choses en main. Sur MySpace, il a demandé aux internautes de tourner des vidéos et de composer des musiques en rapport avec son dernier roman “La Sorcière de Portobello”. “Les ressources du Web 2.0 intéressent aussi tous les secteurs de l’édition”, note Clotilde Briard. Y compris le secteur jeunesse. “L’enjeu est d’aller chercher les jeunes lecteurs où ils sont, avec les outils de leur quotidien”, remarque Anne Assous, directrie marketing du groupe Gallimard.Librairies virtuelles, prière de ne pas décrier
Malgré la polémique sur le prix du livre (les librairies en ligne, comme Amazon, ne faisant pas payer les frais de port), il ne faut pas trop dénigrer les librairies virtuelles qui, elles aussi, contribuent à la promotion et à la survie du livre. Outre les avantages que procure l’achat en ligne (choix et disponibilité des articles, rapidité d’achat, non déplacement, etc.), les librairies virtuelles proposent la plupart du temps des critiques, un panorama de tous les livres écrits par le même auteur, les avis des internautes et des suggestions de livres se rapprochant du thème recherché. Certes, vous n’avez pas le conseil personnalisé de votre libraire et si vous ne savez pas quoi lire ou quel livre offrir à un ami ces sites ne vous seront quasiment d’aucun secours. Il n’en reste pas moins que le web loin de signer la fin du livre papier constitue un formidable outil de promotion pour ce dernier.
Les librairies indépendantes aussi investissent la toile. Un bel exemple est celui de la Librairie Mollat à Bordeaux. Je ne suis pas du tout de cette région et pourtant j’aime aller de temps en temps sur son site. Un vrai site web, bien conçu, avec des mises à jour quotidiennes, les nouveautés de la semaine, des dossiers, des rencontres avec les auteurs, les avis des vendeurs donnés sur le blog de la librairie (C’est mots-là, ces Mollat), et bien sûr, une boutique en ligne. Moi je dis, ce libraire-là, il a tout compris.
Les blogs littéraires, les meilleurs ambassadeurs du livre
Côté écrivain, certains auteurs eux-mêmes disposent de leur propre site web. C’est vrai pour les romanciers comme pour les scénaristes et dessinateurs de bande dessinée. On peut noter par exemple le blog de Manu Larcenet, l’auteur et dessinateurs des séries Le Retour à la terre et Le Combat oridnaire, ou encore celui de Jean-Michel Beuriot, dessinateur de la série Amours fragiles.
La blogosphère littéraire fourmille de belles initiatives et contribue à n’en pas douter à encourager la lecture en défendant tous les genres littéraires (romans, science-fiction, polars, BD, mangas, littérature jeunesse…). Personnellement, depuis que je fréquente la blogosphère littéraire (et que j’y tiens mon blog), j’ai eu l’occasion de faire de belles découvertes, et d’aller à la rencontre de livres et d’auteurs que je n’aurais peut-être jamais lu sinon. Auparavant j’errais dans les rayons des librairies pour choisir mes lectures et je guettais la sortie des catalogues de mes éditeurs favoris, maintenant je flâne sur la blogosphère (et je continue quand même à errer dans les librairies, j’adore ça !)
Même si le monde de l’édition a compris la nécessité d’utiliser désormais aussi le web pour promouvoir ses livres, je ne suis pas sûre qu’il ait encore pleinement pris conscience de la force que représentent les blogs. Toutes ces critiques de lecteurs anonymes (et indépendants) valent bien celle d’un professionnel (désolée pour la profession) pour se faire une idée et décider si on va craquer ou passer son chemin.
Les meilleures ventes se font toujours par le bouche-à-oreille. Internet y apporte désormais aussi sa contribution.