Le voici, celui que d'aucuns annonçaient comme étant le prochain Goncourt. Pour tout dire, il m'est littéralement tombé des mains, je l'avoue. Essentiellement descriptif, il dépeint une époque, une capitale au travers d'un homme, à la troisième personne du singulier, d'une façon tout à fait impersonnelle. Il dé-peint, il ne raconte pas d'histoire :
"L'idée d'abandonner Paris, comme l'ont fait Pissarro ou Monet, ou Zola, ces "poltrons", ne l'a pas traversé. Et puis, il retrouve cette inclination à l'aventure qui l'avait poussé, à seize ans, sur les mers. Le danger a quelque chose d'excitant. Peindre est une aventure aussi, bien sûr, peindre est dangereux : mais ce n'est pas le même danger que celui qu'affronte le torero devant la corne, le soldat au feu. Il ne faut pas raconter d'histoire. il est, lui, l'homme du monde, le causeur spirituel des cafés du Boulevard : mais aussi le peintre du Torero mort, ce gisant en grand uniforme macabre, et de L'Exécution de Maximilien. Suprêmement parisien, mais un peu espagnol aussi. Et puis encore, il y a dans ce dérèglement de l'ordre du monde qu'apporte la guerre un attrait puissant pour un observateur curieux de tout."(p. 67)
Certes, on peut éprouver une certaine jouissance intellectuelle à reconnaître la pléthore de références historiques et culturelles qu'il égrène tout au long de ce "roman", à un point que cela en devient ou masturbatoire ou soporifique. Son but ici visiblement n'est pas de raconter une histoire, de nous faire ressentir ne serait-ce qu'une émotion, ou de nous faire méditer sur l'existence, non, son but est purement descriptif. Autant écrire alors un essai sur cet homme ancré dans son époque. Mais un roman ? Au suivant !
![Un chasseur de lions* / Olivier Rolin Un chasseur de lions* / Olivier Rolin](http://media.paperblog.fr/i/110/1109341/chasseur-lions-olivier-rolin-L-1.jpeg)
ROLIN, Olivier. - Un chasseur de lions. – Seuil, 2008. – 234 p.. – (Fiction & Cie). - ISBN 978-2-02-084649-3 : 17,50 €.