La critique
Une comédie bien écrite et charmante
Lawrence Wetherhold (Dennis Quaid) est un homme brillant qui officie comme professeur de littérature à l’université. Sa femme est décédée, il a du mal à l’oublier et partage sa vie avec sa fille (Ellen Page), une jeune intello particulièrement vacharde et son fils (Ashton Holmes) qui dans le plus grand secret cultive un goût pour la poésie. Mais si Lawrence est « smart » intellectuellement parlant, il est nettement moins doué pour les échanges humains. Son élitisme le rend antipathique aux yeux de son entourage mais deux évènements vont, peut être, changer son comportement cynique et hautain. D’abord, son frère adoptif Chuck (Thomas Haden Church) débarque chez lui pour squatter du jour au lendemain. Ce glandeur qui se cherche n’a pas du tout le même bagage culturel que son frérot mais se révèle être un fin observateur des comportements humains et ne manquera pas de faire remarquer à Lawrence ses lacunes en terme de sociabilité. Ensuite, un malheureux accident va propulser notre professeur refermé sur lui-même à l’hôpital où il retrouvera par le plus grand des hasards une ancienne élève, la sensible Janet (Sarah Jessica Parker). Une relation pourrait bien se créer mais Lawrence est-il prêt à ouvrir son cœur ?
Petite production indépendante comme on en présente des dizaines à Sundance, Smart People s’apparente à un excellent épisode de série télé. Depuis une décennie, les séries américaines ont su imposer leur style et leur créativité, influençant désormais bon nombres de films. On retrouve ainsi dans Smart People une réalisation neutre, des dialogues très bien écrits, une place importante consacrée à la musique (avec passages choraux et musicaux assez réussis). Doté d’un casting de premier choix, cette production sans prétention se révèle savoureuse et divertissante de par, surtout, une galerie de personnages bien croqués.
On peut être intelligent et foirer complètement ses rapports humains. C’est le cas de Lawrence et de sa fille Vanessa (qui prend modèle sur lui) qui se complaisent dans leur grande curiosité intellectuelle et ne peuvent s’empêcher de considérer leurs semblables comme des êtres sensiblement inférieurs. Si Lawrence est plutôt maladroit, Vanessa est complètement peste- ce qui permet à l’actrice Ellen Page de camper un rôle d’ado pétasse et futée absolument jouissif. Mais face à l’amour, ces deux têtes bien faites sont juste pathétiques. Le temps de plusieurs mois, ils vont donc faire leur éducation sentimentale et sortir peu à peu de leur solitude. Morale : chacun a des choses à partager, à apprendre à l’autre. Ca peut paraître simpliste mais c’est toujours bon de se le rappeler. Référencé et amusant, Smart People est donc au final une comédie réussie et aboutie qui ne manque pas de charme.
Sortie française le 28 janvier 2009
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