Tous l'été les banquiers ont flambé, jouant avec toutes les limites, sans filet.
Aujourd'hui la bise est arrivée, il est temps de faire les comptes.
En France, Jérome Kerviel a porté le chapeau, servi de bouc émissaire pour masquer sous l'apparence d'une déviance individuelle, la folie, l'irresponsabilité d'une corporation.
Aux States les pertes sont tellement colossales qu'il est impossible de les masquer, d'inventer un roman pour sauver la face.
Le système financier est au bord du gouffre.
La tentation est grande de l'y pousser pour en finir une bonne fois pour toute avec ces dictateurs du profit, zombis aveugles et sourds, totalement déconnectés du monde réel, insensibles aux conséquences de leurs actes, vivant dans un monde virtuel ou tout n'est qu'indice boursier, intérêts, sans liens avec le monde extérieur.
Mais c'est impossible, dangereux pour la stabilité de notre monde occidental. La complexité, l'imbrication des intérêts croisés que personne ne maitrise totalement, alliée à notre couardise et notre apathie nous obligent à secourir ces kamikazes. Ce système nous conduit au paradoxe de la privatisation des gains et à la mutualisation des pertes.
Les banques nationales sont donc intervenues pour sauver ce qui pouvait l'être.
Sauvés par le système de régulation qu'ils exècrent par dessus tout, eux les chantres de la liberté du marché, de l'approche Darwinienne du profit, du "moins d'état". Tout ce qu' il est facile de prôner lorsque l'on est au sommet de la chaine alimentaire.
Aujourd'hui que le système dévore ces propres enfants il n'y en a plus un pour s'élever contre ces interventions visant à contrôler le marché, à nationaliser des banques d'affaires : normal, c'est leurs culs qui sont en première ligne cette fois !