Je n’ai jamais investi volontairement un kopeck, un franc ou un euro dans cette sphère interlope où gesticulation vaut action, coup réalisé vaut engagement et arrivisme vaut ambition. Je m’en pare comme la plus digne des décorations, là où nombre s’encanaillent à miser sur telle ou telle valeur, participant de fait au dévoiement du capitalisme.
Mille milliards de dollars : pas une nouvelle insulte du truculent capitaine Haddock, mais l’estimation de ce que va coûter la récupération des déjections titrisées. Quelle autre cause pourrait, à cette hauteur astronomique, mobiliser de tels fonds ? L’environnement en perdition, les populations africaines aux abois, la lutte contre les fléaux naturels, la recherche fondamentale, l’aide à la création ? Non. Tout ça, juste pour quelques centaines de milliers d’obscurs joueurs sur marchés qui s’entraînent les uns les autres dans un infernal yo-yo. Ecoeurant.