Classique !
C’était le bon temps. Il y avait de braves gars. L’argot craquait sous la dent. Les p’tites femmes de Paris portaient des jupes aussi légères que leurs cuisses. Le Front populaire lançait ses slogans. Après Les Choristes, ? Ce music-hall de Montmartre est en faillite. Malgré les menaces de l’horrible nouveau propriétaire, les chômeurs prennent son destin en main. On retape, on répète, on essuie les plâtres. Des existences se bouleversent dans une odeur de coulisses, de feutrine rouge. Pour sortir de la crise, il suffit de monter une comédie musicale.
Christophe Barratier a fait un film gentiment démodé, optimiste, du cousu main. On est dans l’artifice, le conte de fées sauce Léon Blum, la référence aux anciens. Les décors ressemblent à des décors, les agents sont en pèlerine, les refrains rappellent Trenet, et l’héroïne a le charme d’une Michèle Morgan. Les méchants sont très méchants, les gentils sont gentils comme tout. Le pauvre Gérard Jugnot est privé de son fils, qui joue de l’accordéon. Kad Merad est un imitateur calamiteux, tout fier de ses vestes pas possibles. Clovis Cornillac a la clope au bec, une gâpette à la Raymond Bussières. Ne pas oublier les syndicats, les mouvements d’extrême droite. Le tableau est assez complet, avec François Morel en patron de bistrot, Bernard-Pierre Donnadieu en gangster saisi par le démon de midi. Il faut avouer que Nora Arnezeder possède des atouts pour attendrir les plus endurcis. Tout cela finit par des chansons...PS : photo de moi !