Il faut dire que le Sénat est en ébullition puisque le poste de Président est en jeu et attire (c'est le moins qu'on puisse dire) toutes les convoitises au point de faire voler en éclat la belle unité de l'UMP :
Florilège
Gérard Larcher, sénateur maire de Rambouillet, vient de lancer quelques coups de fleurets un peu mouchetés tout de même à son principal rival Jean-Pierre Raffarin. "Je n'ai pas entendu son programme", a dit l'ancien ministre du Travail, interrogé jeudi par Public Sénat, ajoutant qu'il ne considérait pas la présidence du Sénat "comme l'achèvement d'une carrière". Le même jour, dans un entretien publié par LeParisien, il déclarait qu'il n'avait "rien demandé au président de la République". "Je ne lui demande pas de signe, cela n'a pas de sens", ajoutait-il.
Des déclarations que Jean-Pierre Raffarin pouvait difficilement ne pas prendre pour lui, alors que, deux jours plus tôt, interrogé sur LCI, il s'était dit "encouragé par le président de la République" dans cette élection, même s'"il n'y a pas de candidat officiel de l'Élysée "."Je respecte les concurrents et les règles de la primaire, je ne participe à aucune polémique", a répondu hier l'ancien premier ministre, interrogé par Le Figaro.
Il n'en va pas de même d'Alain Lambert, sénateur UMP de l'Orne, qui pourrait se présenter directement le 2 octobre. D'où le rappel à l'ordre du président du groupe UMP : "L'exercice de la liberté appartient évidemment à tout parlementaire", "Alain Lambert, comme les autres, a la possibilité de déposer sa candidature. Je me permets simplement de lui suggérer de réfléchir sur le point de savoir si cette façon de procéder est la meilleure." "Pour faire gagner ses idées, il vaut mieux les faire relayer par le vote du groupe. Le parcours individuel n'est en général pas propice à la réussite dans un organisme collectif." Source Le Figaro
On en tremble ... Mais, le pire est à venir
Une note confidentielle du ministère de l'Intérieur, qui pronostique la réélection ou l'élection de 150 sénateurs UMP dimanche prochain, pointe trois éléments qui pourraient donner à Gérard Larcher l'avantage sur Jean-Pierre Raffarin dans la bataille pour la présidence du Sénat. D'abord, la présence d'un fort socle d'ex-RPR, l'ancien parti de Larcher. Ensuite, un report égalitaire des voix obtenues par Philippe Marini (de 8 à 12) entre Raffarin et Larcher. Enfin, le fait que le maire de Rambouillet, contrairement à l'ancien premier ministre, ne revendique pas le soutien de l'Élysée constitue un atout, même si son rapport sur la réforme de l'hôpital a été très apprécié par Nicolas Sarkozy - Source Le Figaro
Mais que fait la police ?
En bref, on va assister jusqu'au vote à des propos de plus en plus vifs sur la compétence de chaque candidat à la primaire de droite. Compte tenu de l'enjeu les noms d'oiseaux ne devraient pas tarder à survenir.
Réjouissant ?
Extrait :
... / ... Un budget de plus de 300 millions d'euros, une réserve budgétaire qui échappe à tout contrôle, un patrimoine immobilier florissant, des réceptions, des manifestations, des colloques, en général accompagnés de buffets convenables : le Sénat mène grand train, mais ses activités législatives et de contrôle restent les parents pauvres.
Si nos grands élus ne se bousculent pas en séance, s'ils ne sont guère plus nombreux à suivre les travaux en commission, ils ont en revanche une curiosité sans limites pour la géographie transcontinentale : pas moins de soixante-dix-huit groupes d'amitié destinés à favoriser les échanges et les relations avec les pays du monde, depuis les îles Fidji et le Vanuatu jusqu'à Belize et au Costa Rica. Un sénateur peut adhérer à autant de groupes d'amitié qu'il le souhaite, moyennant une cotisation annuelle de 19 euros par pays. Le recordman est le vénérable François Trucy, sénateur (UMP) du Var, inscrit dans... soixante-douze d'entre eux. La bibliothèque du Sénat ne croule pas sous le poids des rapports que nos touristes à cocarde rapportent de leurs voyages d'étude, tous frais payés, dont certains, même, ont la délicatesse de faire profiter leur famille.
Le Sénat sait être reconnaissant à ses meilleurs serviteurs. Au terme de son bail de vingt-quatre ans à l'hôtel du Petit Luxembourg, Alain Poher ne se retrouva pas à la rue. Son successeur eut l'élégance de lui allouer un appartement acquis sur les deniers de l'institution, rue Garancière, de l'autre côté de la rue de Vaugirard. René Monory, lui, n'utilisa guère les bureaux qui avaient été mis à sa disposition dans le quartier de Montparnasse.
Pour Christian Poncelet, l'institution ne recule devant aucun sacrifice. Non pas que, après quarante-six années de mandat politique, le sénateur des Vosges fût dans le besoin : à ses indemnités cumulées de sénateur et de conseiller général s'ajoutent les primes supplémentaires pour ses fonctions de président du Sénat (une dizaine de milliers d'euros mensuels, tous frais pris en charge) et de président du conseil général des Vosges (2 718 euros) et ses pensions de retraite.
Il n'empêche : le Sénat a accepté de mettre à sa disposition, à vie, et ce depuis 2004, un appartement situé dans un immeuble de la rue Bonaparte, à un jet de pierre du Palais du Luxembourg. Seul inconvénient, le logement initialement prévu était situé au sixième étage : trop haut. Qu'à cela ne tienne, un échange fut fait avec l'appartement de fonction occupé au rez-de-chaussée par un collaborateur. Ce dernier, heureux retour des choses, deviendra peu après secrétaire général du Sénat.
Un pied-à-terre de 200 mètres carrés, une voiture avec chauffeur, un bureau et une secrétaire, plus une prime supplémentaire que la questure a décidé d'ajouter à sa retraite de sénateur, Christian Poncelet peut se décider enfin à quitter le Petit Luxembourg. A ce prix-là, son retrait n'en sera que plus paisible... / ... Source Le Monde
LE SÉNAT, ENQUÊTE SUR LES SUPERPRIVILÉGIÉS DE LA RÉPUBLIQUE de Robert Colonna d'Istria et Yvan Stefanovitch -
Enfin jusque là, espérons quand même que nous n'aurons pas à subir une deuxième fournée de réflexions et maximes picto charentaises telles:
"Je n'aime pas beaucoup ne pas être dans le logiciel central de moi-même"
"Il vaut mieux un bilatéral approfondi qu'un multilatéral confus"
"Il faut avoir conscience de la profondeur de la question du sens."
"Le citoyen est un piéton de la République"
Néanmoins, le fait d'avoir comme Président un des autres candidats de droite ne nous emballe pas plus que cela .... Va vraiment falloir se décider à faire quelque chose, vous croyez pas ?
Comme le dit Régis Laspalles dans un de ses sketchs : "C'est vous qui voyez "
* Titre de l'article en hommage aux San Antonio de Frédéric DARD