Jean-Paul Bailly s'exprimait ce matin sur France Inter et le moins que l'on puisse dire est qu'il ne manque pas de culot. Tout d'abord, il prétend qu'une ouverture de
capital de la Poste ne serait nullement une privatisation !!! En effet, selon lui, une privatisation, c'est seulement quand l'état n'est plus majoritaire dans le capital ! Apparemment, il a rayé de
son vocabulaire l'expression Privatisation partielle. Même mauvaise foi, quand on s'interroge sur une poursuite de l'ouverture du capital jusqu'à ce que l'état devienne minoritaire. Là, il
sort l'argument choc ! Non, ce n'est pas possible, car il faudrait changer une loi et les élus ne le feront pas !
Bien sûr ! Et pour GDF, il a fallu aussi changer une loi. Même que le capital ne devait pas descendre en dessous de 70 % d'après le ministre de l'économie de
l'époque. Un certain Nicolas Sarkozy, que n'a pas écouté le président actuel... Sarkozy Nicolas !
Si Sarko a été capable de défaire ce qu'il avait promis en grande Pompe, je ne vois pas quel obstacle il y aurait à privatiser la Poste. Surtout que c'est le souhait le plus cher de l'UMP dont
l'objectif ultime est de supprimer toute notion du service public au profit du service marchand.
Alors, on nous sort les violons en disant que la Poste a besoin de fonds et qu'il n'y a pas d'autres moyens ! Pour info, la Poste a dégagé des bénéfices en 2007 et l'état actionnaire n'avait qu'à
moins ponctionner dans ses dividendes et on aurait déjà trouver des fonds. Qui plus est, la Poste veut acheter des concurrents étrangers. Pourquoi faire ? Pour faire comme une entreprise privée
alors que ça sort totalement de sa mission de service public. Là encore, on nous serine les mêmes arguments éventés, mais peu importe, c'est juste pour la forme.
Déjà que la Poste a déserté les campagnes. Il ne reste plus guère en milieu rural qu'une poste par canton là où il y en avait une par commune il y a moins de dix ans. Parfois, les villages se
démènent pour organiser une agence postale, mais les heures d'ouverture n'ont plus rien à voir et ça crée des tas de contraintes pour les habitants.
Mon village a perdu sa poste et depuis, c'est la croix et la bannière pour récupérer un recommandé ou acheter des timbres. Je suis souvent contraint de me coltiner 14 km aller-retour juste pour ça.
Bonjour l'écologie (et l'économie). Naturellement, les derniers bureaux de poste sont assaillis et on y passe un temps fou. Tout ça au nom de la rentabilité et des dividendes à verser aux
actionnaires.
Qui pourra prétendre qu'un privatisation, même partielle, n'accentuera pas cette tendance déplorable ? Sans doute l'ineffable Jean-Paul Bailly...
Dominik
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