Après notre rencontre avec le bouillant et inépuisable Serge Gazziola, nous nous enfonçons plus profondément dans l'appellation Saussignac pour aller au château de Monestier la Tour. Si le terme château est souvent très galvaudé, il prend ici tout son sens avec cette bâtisse dont l'origine remonte au XIIIème siècle. Détruit pendant la guerre de cent ans, celui-ci fut reconstruit à la renaissance, complété au XVIIème et Viollet-le-Duquisé au XIXème (cf la tour ci-dessous)...
La véritable renaissance de Monestier la Tour démarre en 1997. Cette année-là, un homme d'affaires hollandais du nom de Philip de Haseth-Möller découvre au cours des ses pérégrinations estivales ce château en ruine. Il décide de l'acheter et de le restaurer. Un vignoble l'entoure. Amateur de vins, il en pressent le potentiel et investit dans sa restructuration, mais aussi dans un cuvier moderne.
Les moyens techniques ne sont rien sans les hommes. C'est pourquoi il embauche Guillaume Launay, un jeune oenologue qui a fait parler de lui au domaine de la Métairie. Celui-ci a carte blanche, les moyens qui vont avec... et même les conseils avisés de Stéphane Derenoncourt et de son équipe de Vignerons consultants. Très rapidement, les résultats sont là : les médailles pleuvent; les guides et les magazines parlent de ce domaine avec enthousiasme. Le domaine devient une référence incontournable du Bergeracois.
Nous ne dégusterons pas ce jour-ci l'intégralité de la gamme. Visiteurs et visité ont un planning chargé, et l'on va donc à l'essentiel. Comme pour le domaine précédent, je reviendrai certainement dans les mois qui viennent pour visiter le domaine plus en profondeur et déguster l'ensemble des vins.
Autant dire que j'aurais bien voulu goûter son blanc haut de gamme, tellement celui-ci m'a séduit...
Puis le rosé 2007. Une bombe de fruits, framboise en tête. La bouche est ronde, fraîche, gourmande, avec une texture légèrement glycérinée. Finale pimpante sur le fruit. Ce rosé ne se fait que sur commande, car le château veut être sûr qu'il soit vendu et consommé dans l'année.
Puis suivent trois rouges.
Château de Monestier 2004 : nez d'une belle intensité, complexe (fruits, fleurs, épices). Bouche toute aussi intense, avec des notes minérales et une touche de fumée. Belle structure tannique, souple au départ, puis s'affermissant. Finale riche, épicée.
Pour moi, c'était la fin de matinée. Pour mes amis, le marathon continuait du côté d'Eymet, puis de Rosette. Honnêtement, cela suffisait largement en émotion forte. Apparemment, mon ami Daniel a encore d'autres domaines à me faire découvrir. J'en bave d'avance!..