Je viens de terminer le guide de l’entrepreneur atypique Yvon Chouinard, fondateur et propriétaire de Patagonia. Un peu comme les mémoires d’Hubert Reeves, “Let my people go surfing” consiste en plusieurs livres en un seul. Il raconte d’abord son enfance de jeune canadien français émigré au États-Unis avec un nom qui sonne en anglais comme un nom de fille. On comprend alors ce qui a mené à la fondation de sa compagnie, qui était au départ une shop d’équipement pour l’escalade. La dernière partie, comme la dernière partie du livre de Reeves, traite de la préservation de l’environnement sauvage. Le centre du livre présente ses leçons d’entrepreneurs, dont voici quelques unes:
- Faire ce que doit.
À chaque fois qu’ils ont eu le courage de prendre des décisions en fonction de leurs convistions profondes, ça s’est avéré être une bonne décision d’affaires. Parfois, les choix allaient complètement contre la logique d’affaire habituelle de minimiser les risques, les coûts et de ne pas choquer l’opinion publique. Par exemple, à ses débuts, il a arrêté de produire le produit d’escalade qui l’avait rendu célèbre dans la communauté et qui assurait sa rentabilité. Plus tard, ils ont décidé de passer au cotton organique alors qu’il coutait de deux à trois fois plus cher que le cotton non-organique. À toutes les fois, la compagnie a profité monétairement de ces décisions. - Découvrir au lieu d’inventer.
Tout va trop vite, on n’a pas le temps d’inventer. Il faut être attentif et opportuniste, faire le lien entre nos besoins et les nouvelles technologies disponibles. - Faire travailler le designer avec le fabricant.
C’est le concept du design intégré. Les coûts du design représentent un petit montant comparativement aux coûts de fabrication. Cependant, 80% des coûts de fabrication découlent de décisions prises durant la phase de design. En faisant travailler ensemble tout le monde impliqué dans la chaine tôt dans le processus, on assure la cohérence entre design et fabrication et on obtient une meilleure qualité en bout de ligne. - Demander “pourquoi?” cinq fois.
Il dit prendre ça de la philosophie de Toyota. Quand un problème survient,on se demande une première fois pourquoi. À la première réponse, on repose la question pourquoi, et ainsi de suite jusqu’à cinq fois. On s’attaque ainsi aux vraies sources, on évite les patches temporaires et les problèmes récurrents. - Faire de l’argent.
Chouinard veut changer le monde. Il veut montrer au monde des affaires qu’il est possible d’avoir une compagnie prospère qui respecte l’environnement et ses employés. S’il ne fait pas d’argent, il n’a aucune crédibilité auprès des gens qu’il veut influencer.
J’avais cité Chouinard plus tôt cette semaine et j’avais présenté un résumé d’une entrevue il y a un moment.