L’UMP et N. Sarkozy estiment que leur main-mise sur les médias n’est pas totale et qu’elle est largement améliorable. Le modèle est celui de la Fox américaine, indéfectible autant que malhonnête soutien de l’extrême-droite américaine en supprimant “les seuils de détention capitalistiques”, c’est à dire “l’interdiction pour un même actionnaire de détenir plus de 49% d’une télévision nationale, ou plus de 15% dans deux chaînes nationales, ou plus de 5% dans trois chaines nationales”. Il y a dès lors tout à craindre pour la liberté d’une presse, tous médias confondus, qui serait dans les mains des trois ou quatre riches financiers français proches du pouvoir qu’ils auront fait élire parce que contrôlant les médias.
Le Monde , sous le titre “L’UMP veut dérèglementer le secteur des média” rend compte d’un rapport , publié par Le Point, qu’une secrétaire nationale de l’UMP vient de remettre à notre Président.
Le Monde rappelle la teneur d’un entretien que N. Sarkozy lui avait accordé et dans lequel il déclarait notamment: “Regardez la situation telle qu’elle est. Le grand groupe de communication français Lagardère n’a pas de télévision, et le grand groupe de télévision français Bouygues n’a pas de presse. Quant au groupe de télévision Canal+, il n’est présent qu’en France. Et vous êtes confrontés à Murdoch et à des géants de cette nature. (…) Il faut créer les conditions d’un modèle économique viable”. Cette volonté présidentielle se retrouve, comme par hasard, dans le rapport qui déplore que: “Concrètement, cela signifie par exemple qu’il est interdit de détenir à la fois une grande chaîne de télévision, une grande station de radio et un grand quotidien d’information”…
Le rapport, au prétexte “d’analyser le défi de la migration vers le numérique des entreprises de média” préconise notamment d’“autoriser un groupe de médias à posséder une télévision, une radio et un quotidien de dimension internationale”, afin de “constituer des champions de taille mondiale” et l’ouverture du capital de l’AFP, c’est à dire sa privatisation.
Il préconise aussi de “de recentrer les aides à la presse écrite sur la presse d’information générale et politique, “et de les alléger sur certains secteurs à définir”, mais de les élargir aux nouveaux supports (journaux gratuits, sites d’information en ligne…). Rappelons qu’un éminent propriétaire de gratuit n’est autre que M. Bolloré, sur le yacht et dans l’avion duquel N. Sarkozy aime à se détendre.
Autre sujet: On entend beaucoup moins les héraults de la mondialisation financière censée apporter à tous bonheur et richesses depuis la faillite annoncée des fleurons de la finance internationale. A votre avis, qui paiera pour renflouer ceux qui se sont abondamment goinfrés sur la sueur des autres ?
Il faut savoir que les PDG de Merril Lynch (rachetée en quasi-faillite par la Bank of América), celui de Fannie Mae (nationalisée) et de AIG (nationalisée hier) ont touché respectivement, pour leur saine gestion des entreprises qu’ils ont coulées: 160 millions, 14 millions et 68 millions de dollars lors de leur licenciement. Comme quoi, il vaut mieux être PDG qu’employés, les critères d’évaluation des performances n’étant pas tout à fait les mêmes.
Sur le même problème et ses retombées françaises, lire sur l’excellent blog Déchiffrages : “Sueurs froides pour les banques européennes”.