La semaine passée, alors que la polémique sur l'affaire EDVIGE prenait toute son ampleur, Nicolas Sarkozy a lancé l'un de ses débats clivants et distracteur qu'il affectionne: la laïcité serait sectaire. Cette semaine, les distractions ont repris. Mais l'arbre cache-t-il toujours la forêt ? Distraction à la Poste Mercredi 17 septembre, Sarkozy a ainsi annoncé la mise en place d'une commission composée notamment d'élus et de représentants syndicaux à propos du changement de statut de La Poste. Un rapport est attendu le 30 novembre. Cette démarche semble répondre à un rituel immuable, que l'on pourrait résumer par cette équation : Mesure Tollé Commission Rapport Mesure. Il faut avouer que certain(e)s commençaient à exiger un référendum sur le sujet. L'adoucissement d'EVIDGE Le même jour, Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, expliquait que le gouvernement n'a pas l'intention de modifier en profondeur le contenu du fichier de police Edvige, malgré la large concertation entamée depuis quelques jours. Le fichier sera en fait découpé en trois parties. "L'une traitera de la délinquance, une autre des personnes "qui vont exercer des professions dont la loi exige que l'on fasse des enquêtes administratives" et une troisième concernera les personnalités". Concertation pour la forme ? 24 heures plus tard, le premier ministre a finalement désavoué Michèle Alliot-Marie. Elle doit retirer du décret EDVIGE les "informations relatives" aux personnalités qui "exercent un mandat ou jouant un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif", toute "donnée touchant à l'orientation sexuelle ou à la santé des personnes" et ce "même à titre exceptionnel", et les données relatives aux mineurs seront effacées à leur majorité. Des pénalités plancher pour les fraudeurs de la santé publique Un psy parlerait d'obsessions. Quelque soit le sujet, Nicolas Sarkozy a besoin de bouc-émissaire. Après les chômeurs, les seniors, les instituteurs, les militaires, les retraités, les jeunes, les banlieues (on continue ?), le voici réclamant des "pénalités plancher" contre les fraudeurs à l'assurance maladie. Il présentait, jeudi 18 septembre, sa réforme de la santé, le plan "Hôpital, patient, santé et territoires". Nicolas Sarkozy a d'abord confirmé la vaste réorganisation de l'hôpital qu'il avait déjà annoncée et qui devrait se traduire par la création de regroupements d'établissements. Au passage, les plus petits services de chirurgie ou de maternité devraient disparaître pour se consacrer à "la prise en charge du grand âge ou du handicap adulte".Il aurait pu évoquer des moyens supplémentaires pour les hôpitaux sous-équipés, les heures supplémentaires impayés des personnels médicaux, la surcharge de travail, la faiblesse des moyens d'accueil de fin de vie. Il a préféré parler économies ( et son objectif de ramener les comptes de l'assurance-maladie à l'équilibre d'ici 2011) et sanctions. "Si nous voulons préserver un financement universel et solidaire de nos dépenses de santé, il faut que tout acte accompli le soit de la façon la plus économe possible" (...) "Nous souffrons trop de l'éparpillement des ressources médicales et paramédicales" Les provocations inutiles de Xavier Darcos Xavier Darcos concentre davantage encore de critiques : il a d'abord suggéré de créer des médailles pour les bacheliers méritants, le voici qui s'attaque aux écoles maternelles. Certains pourraient lui rappeler que le bac sanctionne des connaissances acquises, et n'est pas un concours. Mais le ministre a-t-il suffisamment de culture générale pour s'en souvenir ? Pire, une video de son audition le 3 juillet dernier devant la Commission des lois de l'Assemblée Nationale circule désormais sur Internet. On l'y voit déclarer s'interroger "sincèrement" sur le besoin de former des instituteurs à Bac+5 pour "changer les couches" des enfants en maternelle... On rappellera à Xavier Darcos qu'il s'est fait épingler, sous un autre gouvernement, pour avoir dépensé 122 000 e