"Mr. President, this week Fannie Mae's regulator reported that the company's quarterly reports of profit growth over the past few years were "illusions deliberately and systematically created" by the company's senior management, which resulted in a $10.6 billion accounting scandal.
The Office of Federal Housing Enterprise Oversight's report goes on to say that Fannie Mae employees deliberately and intentionally manipulated financial reports to hit earnings targets in order to trigger bonuses for senior executives. In the case of Franklin Raines, Fannie Mae's former chief executive officer, OFHEO's report shows that over half of Mr. Raines' compensation for the 6 years through 2003 was directly tied to meeting earnings targets. The report of financial misconduct at Fannie Mae echoes the deeply troubling $5 billion profit restatement at Freddie Mac.
The OFHEO report also states that Fannie Mae used its political power to lobby Congress in an effort to interfere with the regulator's examination of the company's accounting problems. This report comes some weeks after Freddie Mac paid a record $3.8 million fine in a settlement with the Federal Election Commission and restated lobbying disclosure reports from 2004 to 2005. These are entities that have demonstrated over and over again that they are deeply in need of reform.
For years I have been concerned about the regulatory structure that governs Fannie Mae and Freddie Mac--known as Government-sponsored entities or GSEs--and the sheer magnitude of these companies and the role they play in the housing market. OFHEO's report this week does nothing to ease these concerns. In fact, the report does quite the contrary. OFHEO's report solidifies my view that the GSEs need to be reformed without delay.
I join as a cosponsor of the Federal Housing Enterprise Regulatory Reform Act of 2005, S. 190, to underscore my support for quick passage of GSE regulatory reform legislation. If Congress does not act, American taxpayers will continue to be exposed to the enormous risk that Fannie Mae and Freddie Mac pose to the housing market, the overall financial system, and the economy as a whole.
I urge my colleagues to support swift action on this GSE reform legislation."
Voilà qui tend à montrer que McCain est un homme de bon sens, capable de comprendre que les erreurs économiques de l'état finissent toujours par le rattraper. Malheureusement, ce bon sens n'est pas universellement partagé au congrès.
Cette législation a été votée par la chambre des représentants, mais n'a jamais pu atteindre le stade de l'agenda parlementaire du sénat, bloquée par une majorité constituée par bon nombre de démocrates, avec l'aide bienveillante d'un nombre non négligeable de républicains, l'argent du lobbying de Fannie et Freddie (170 millions de dollars en 20 ans !) n'ayant visiblement pas d'odeur ni de couleur politique. Les tentatives précédentes n'avaient pas eu plus de succès, pour les mêmes raisons.
Pour la petite histoire, le Franklin Raines dont il est question dans le discours (Franklin Delano Raines... Pas une blague) a touché environ 50M de dollars en tant que CEO de Fannie. Lui et un autre CEO de Fannie, James Johnson, font maintenant partie de... L'équipe électorale de Barack Obama. Vous avez dit promiscuité déontologiquement embarrassante ?
Plus que jamais, cette citation de PJ O'Rourke, journaliste libertarien surtout célèbre pour... ses citations, est d'actualité : "When buying and selling are controlled by legislation, the first things to be bought and sold are legislators". On voit pour quels résultats aujourd'hui... Trop tard.
La genèse de la présente crise est hélas l'illustration trop parfaite des raisons pour lesquelles il convient d'être plus que méfiant quand le législateur prétend être le grand régulateur des marchés. L'obligation faite aux entreprises de survivre dans un environnement où l'état ne peut venir à leur secours est un bien meilleur garde fou, même imparfait, contre les comportements prédateurs (je reviendrai sur ce problème de la régulation dans un post ultérieur, qui demande pas mal de boulot de recherche. Je ne prône pas le zéro régulation, ce serait stupide de ma part, mais un changement radical de la philosophie et des méthodes de la régulation).
Pour en revenir à l'élection américaine, nous avons d'un côté un type un peu vieux, mal aimé des médias français, mais qui avait senti venir les ennuis et avait tenté de les éviter, de l'autre, un type très fashion, mais qui embauche dans son staff les coquins qui ont profité des périodes d'excès spéculatifs qui ont précédé la crise, et qui a bloqué les efforts de ses adversaires politiques en vue de remettre un peu de transparence dans le système.
Après bien d'autres, encore une bonne raison de préférer McCain.
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Trouvé via le toujours bien informé antagoniste.
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