« Musica », le festival européen de Strasbourg, est en deuil. Comme tous les amateurs de musique contemporaine. Le Maïtre, Mauricio Kagel, s'est éteint à 76 ans, à Cologne. Des suites d'une de ses maladies qu'on ne fuit que par le silence éternel.
JOU-ER, JOU-IR, J'OUÏR....
La musique, la culture et l'humour, antidotes aux mystères de l'ambiguïté et au vertige de l'absurde
Par Daniel RIOT
Souvenirs personnels... De Musica, bien sûr, le festival des musiques d'aujourd'hui de Strasbourg qui va ouvrir sa 25 ième saison dans quelques jours. D'interviews, ou plutôt de conversations. A la fondation Maeght à Vence. A Cologne.. A Aix-la Chapelle. Pour la presse écrite et pour la télé. Un géant, en son genre, Kagel. Sobre dans ses mots. Profond dans ses pensées. Simple et lumineux. Et pédagogue dans tout son être avec cette qualité rare de respecter et d'écouter l'autre. Sans jamais donner à ses interlocuteurs l'impression qu'ils assis par terre quand lui est sur un trône.
Nos rencontres commençaient toujours par sa musique, bien sûr.. Ou plutôt son « théâtre instrumental ». Très mathématique. Inimitable. Difficile, parfois. Labyrinthique Inclassable. Du Kagel, c'est du Kagel. Hors mode. Avec l'emprise et l'empreinte d'une pensée politique qui exclut les autoritarismes, les totalitarismes, questionne en permanence le pouvoir, tente de trouver du sens à l'insensé, de percer les mystères de l'ambiguïté et de résister au vertige de l'absurde.