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Mercredi 18 au vendredi 20 juin 2008, Vilnius, le vert de l’été

Publié le 18 septembre 2008 par Memoiredeurope @echternach

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A Traku Voke, dites nous tout sur l’importance des Parcs…

Retour à Vilnius. J’ai déjà eu l’occasion à plusieurs reprises d’évoquer la Lituanie au cours de ces deux dernières années, même si je m’y suis rendu moins régulièrement qu’au début du siècle et pour des périodes plus courtes.

La saison était favorable. Mais ce sont les hasards qui ont dicté le choix de la date, je veux dire les circonstances politiques, tant au sein du Ministère de la Culture que pour ce qui concerne les compétences du district et de la ville de Vilnius. Favorable en tout cas pour ce qui concerne la luminosité et les festivités populaires, avec la quasi-coïncidence du solstice d’été. 

Je ne dirai pas beaucoup plus sur ce qui constituait l’objet principal de la mission et qui s’attache à la restauration d’un parc historique et aux avatars de la coopération internationale : rencontre avec le Ministre de la Culture, les responsables du Service de protection des Biens culturels…Confrontation avec les architectes de la Ville de Vilnius.Il faut parfois acquérir de la patience, attendre des évolutions financières fondamentales et des prises de conscience plus profondes de la notion de patrimoine, pour atteindre une étape supplémentaire vers la mise en place d’une vision spécifique nouvelle, appuyée sur une relecture du passé.  Il sera temps de faire le bilan en fin d’étude.

D’une certaine manière, le système des Parcs qui ont été dessinés par l’architecte paysagiste français Edouard André, ne fait système, au sens de l’aménagement du territoire et de la proposition touristique, qu’en raison de leur propre proximité et de la proximité de Vilnius. Uzutrakis se trouve bien à l’abri – temporaire – des spéculations dans le Parc protégé de Trakai. Lentvaris, repris en grande partie par un propriétaire privé qui semble vouloir y habiter et y engager une politique événementielle me semble en partie sauvé des pressions immobilières que j’ai connues il y a deux ans.  Et Traku Voke sur lequel la ville de Vilnius a commandé une étude de faisabilité de restauration des bâtiments, et en partie d’étude de vocation, ou pour mieux dire d’animation, pourrait laisser une place à une étude paysagère intelligente. 

Ils ont chacun une identité propre, une spatialité, pour ne pas dire une mise en scène qui devrait les conduire à une destinée contemporaine indépendante. Mais pour les raisons circonstancielles de financement (répondre ensemble aux fonds structurels), comme des raisons plus profondes de vocation au sein des itinéraires culturels, si Dieu le veut, un itinéraire paysager peut se mettre en place dans quelques années.

Mais au-delà des images ci-dessus, il y aura encore un travail d’analyse, qui sera suivi ou non d’effets.

Par un fait étrange, mais est-ce si étrange ? Lorsque je regarde des gravures d’Edouard André, celles de son traité, mais surtout celles qui le représentent au cours de ses voyages de découvreur de plantes, je ne peux que penser à Ernest Wilson, personnage « authentique » du roman que j’évoquais il y a quelques jours. Un fusil dans une main, la boîte botanique par terre, en compagnie d’un filet à papillons, un coutelas au côté, voilà l’image même de l’explorateur tel que le croque Emile Bayard, contemporain de Gustave Doré et contempteur de la Bibliothèque Rose.

On l’imagine moins bien sur les parquets cirés des princes polonais qui l’ont commandité, mais plutôt assis au bord du lac de Trakai ou de la Mer Baltique à Palanga, regardant une plante à la loupe.

Cette image me touche car elle fait le lien avec les botanistes les plus âgés que j’ai connus. 

Lucien Plantefol, le maître de mon maître qui a présenté quelques-unes des notes à l’Académie des Sciences qu’il m’a été donné d’écrire. Normalien dans la section des Lettres, il a rejoint les Sciences, mais aussi les champs de bataille de 1914 où il a été blessé, ce qui l’a sans doute amené à travailler sur la mise au point des masques à gaz. Je me souviens de son bureau à l’Ecole Normale à la fin des années soixante. Il lisait les textes qu’on lui présentait avec une loupe et continuait à se passionner par tout ce qui concernait les hélices foliaires et la morphogenèse végétale. 

Plus anonyme, cet adhérent de la Société Botanique de France dont j’ai oublié le nom et qui nous accompagnait au début des années soixante-dix dans une excursion à Grasse et à Antibes. Il était muni d’une boîte botanique semblable à celle de la gravure et d’un déplantoir pour déterrer les plantes dans les meilleures conditions afin d’en faire ensuite des pièces d’herbier. Il avait façonné lui-même cet instrument indispensable à tout bon botaniste… à partir de la baïonnette de son fusil, quand il était, lui aussi retenu dans les tranchées.

Au fait, ne serait-ce que par nostalgie, je devrais acheter une boîte à herboriser, puisque c’est son nom. Je n’en n’ai jamais possédée. En regardant sur internet, j’en trouve la description et le prix, 49 euros.  « D’après un modèle ancien conservé par Deyrolle à Paris, en tôle verte munie d’un couvercle pour ranger et protéger lors de vos explorations botaniques les végétaux qui serviront à la réalisation d’un herbier. Format 38 x 9 cm. »

Mais y a t il encore des explorateurs de plantes ?

En attendant, un peu loin de mon passé botanique, je raconterai quelques bons exemples d’itinéraires des parcs et jardins à la télévision lituanienne.

Un autre moyen de relier le passé et le présent.


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