Réalisé juste après Cannibal Holocaust, La Maison au Fond du Parc, comme son nom l'indique, est un décalque de La dernière Maison sur la Gauche de Wes Craven, sorti quelques années auparavant, auquel il emprunte d'ailleurs l'un des acteurs principaux. Très controversé à sa sortie à cause de ses scènes de torture et de viol, le film de Deodato a malheureusement très mal vieilli. David Heiss, dans un rôle quasiment identique à celui qu'il tenait dans le film de Craven, assure le spectacle et est toujours aussi inquiétant, mais le film est loin de posséder le côté malsain et brut de décoffrage de son illustre modèle. Le problème vient principalement du fait qu'on a beaucoup de mal à s'identifier aux personnages. Là où Craven nous présentait deux jeunes filles pures et innocentes dont le calvaire était parfois insoutenable à regarder, Deodato nous balance une bande de jeunes bourgeois arrogants et haïssables. Mais peut-être était-ce le but du réalisateur : chambouler ce monde fermé et hautain avec un électron libre comme Alex. Mais la pilule a du mal à passer. Le seul personnage un tantinet attachant est finalement le pauvre ami d'Alex, Ricky, coincé entre son désir de s'émanciper de l'influence d'Alex et la crainte que celui-ci lui inspire.
Au niveau des scènes de torture, l'amateur est servi, même si le film se montre finalement assez sage et beaucoup trop bavard. On retiendra tout de même une scène où Alex torture au rasoir une pauvre jeune fille vierge, scène qui vaut au film sa réputation sulfureuse. C'est peu, mais cette scène est finalement la seule à être un peu dérangeante. Quat au twist final, il est assez ridicule et peu crédible (en fait c'était tout prévu ! Mais bien sûr !) et enfonce un peu plus le métrage.
Trop racoleur pour se comparer au chef d'œuvre de Kubrick, mais pas assez dérangeant pour faire de l'ombre à celui de Craven, La Maison au Fond du Parc est foireux sur à peu près tous les tableaux. Ce n'est pas ce film qui va redorer le blason de Deodato dans mon esprit...
Note : 3/10