Lausanne résonne des discours et des flonflons de l’inauguration du m2. Pendant ce temps, le débat sur la façon de relier le plateau de la Blécherette à la place de l’Europe stagne.
En fait, deux visions s’affrontent. A ma gauche (?) : la Municipalité de Lausanne, dont le désir est un tramway souterrain passant par Beaulieu. A ma droite, les autres, dont probablement le Conseil d’Etat, pour qui la solution réside dans un tram de surface passant par Saint-Martin et la Borde.
Cette variante est d’ailleurs celle qui se dégage nettement du volumineux rapport de l’ingénieur Roland Ribi, le papa un peu oublié, voire maltraité, du m2. Un rapport rédigé à l’intention des autorités de l’agglomération et du Conseil d’Etat qui précise clairement que «le passage par Beaulieu n’apporte pas de véritable gain d’efficacité mais impose un tracé souterrain sensiblement plus onéreux …» et qui ajoute un peu plus loin «Ce sont principalement des considérations portant sur des questions d’image […] qui pourraient être formulées en faveur d’une desserte de Beaulieu […]»
Un mot important est lâché dans ce rapport technique : image. Il en va de l’image du Centre de congrès et d’exposition de Beaulieu qui nécessitera bientôt la bagatelle de 100 millions pour un lifting lui permettant d’affronter le futur centre de congrès de l’EPFL. Un centre qui péclote, dont les produits d’exploitation stagnent depuis 2002 et qui est sur le point de s’associer avec la Messe Basel pour sortir de la gonfle. Mais, surtout, un centre qui n’a pas besoin d’un tram souterrain pour véhiculer ses visiteurs. Sauf … pour l’image.
Une image de tramway que les habitants de Saint-Martin, de la Borde et de Bellevaux, qui eux en ont besoin, pourront toujours se repasser le soir en s’endormant.
Article publié dans le Lausanne Cités du 18 septembre 2008.
- Crédit photo : Archizoom EPFL.