C’est l’histoire d’un mec. Un mec qui faisait rire la France avec son éternelle salopette bleue, son nez de clown et son sourire enfantin. Un mec qui décida de se présenter à l’élection présidentielle de 1981 pour se marrer un bon coup. Et pour leur foutre au cul. A qui ? A François Mitterrand, Valéry Giscard d’Estaing et leurs semblables, tous plus pourris les uns que les autres, qu’ils soient de droite ou de gauche. Dans un pays où le chômage ne cesse de progresser, beaucoup de Français placent leurs espoirs en Coluche. Lui-même commence à y croire. Le gag se transforme alors en campagne.
Note :
Mise en scène léchée
C’était un pari fou. Antoine de Caunes l’a réalisé. Ressusciter le grand Michel Colucci. Le réalisateur, aussi acteur, n’en est pas à son coup d’essai, après l’adaptation du roman de Tonino Benacquista Les Morsures de l’aube, le film historique Monsieur N et la comédie romantique Désaccord parfait. Et cela se sent. Dans Coluche, l’histoire d’un mec, il a su recréer une ambiance intimiste des plus plaisantes. La mise en scène est basée sur des plans très serrés, des mouvements de caméra rapides et des flous-nets bien réalisés et qui permettent au spectateur de rentrer rapidement dans l’histoire. Les raccords entre les séquences sont sophistiqués. La musique porte le tout, à la fois douce et entraînante, nostalgique et joyeuse. De belles notes. Jamais de paroles.
Le réalisateur a aussi choisi d’accorder une grande place aux costumes et aux décors. Au-delà de son inénarrable salopette bleue, Coluche est toujours affublé de foulards, chemises à carreaux et lunettes disco. Les motos vombrissent, les voitures anciennes grondent. Chez lui, on découvre un comique constamment entouré de ses amis – qui organisent sa campagne mais surtout profitent de son hospitalité -, qui se drogue, boit et enchaîne les soirées. Au plus grand dam de sa femme, Véronique, qui va finir par le quitter.
Interprétation talentueuse
Et l’acteur dans tout ça ? Oui, car interpréter Coluche n’est évidemment pas chose aisée. François-Xavier Demaison, plus habitué des planches que du grand écran, a du mérite. Il endosse parfaitement les traits et mimiques du célèbre comique. Bouffon sur scène, tendre et plus fragile en présence de ses proches. On assiste ainsi à la prise de conscience de celui qui va créer les Restos du Cœur, en 1985. Et il ne nous faut pas les 1h45 de film pour oublier que l’on est face à l’acteur.
Il y a cependant une petite déception. Est-elle due à la découverte des côtés plus sombres du clown ? Ou à un manque d’étincelle dans le jeu de l’acteur principal ? Je ne serai dire. De toute façon, elle n’enlève en rien la qualité générale du film, qui fait avancer le schmilblick !
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 12 septembre à 00:07
j ai trouvé la même salopette ici