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La nouvelle est tombée cette nuit sur les différents forums d'amateurs du monde entier, et donne l'impression d'avoir la gueule de bois : celui que l'on appelait le génie de la butte de Saint Andelain est mort dans un accident d'avion. Toutes mes condoléances à sa famille et à ses proches. Et à tous les amateurs qui appréciaient tellement ses vins.
Mon plus grand regret sera de n'avoir jamais pu le rencontrer. Des amis avaient eu cette chance : il semblait être à l'image de ses vins : hors du commun!
Le plus bel hommage que je puisse lui rendre ce jour est de publier deux moments de grâce dûs au travail immense de ce vigneron qui a su faire du sauvignon un grand cépage.
19 décembre 2006 : la robe est d'un beau doré. On sent de la concentration dans ce vin là. Au nez, on peut deviner aisément le cépage par ce mélange de citron, de pierre à fusil et de genêt, avec une petite pointe résineuse. Je propose à Olivier: "Sauvignon?". Oui. Je goûte. La matière est splendide: d'une ampleur magistrale, elle vous enveloppe totalement le palais, vous enrobe les papilles, tout en maintenant une tension incroyable grâce à une minéralité et une acidité toutes en dentelles, jusqu'à l'uppercut de la finale qui vous mets KO. Face à un vin comme ça, ça ne sert à rien de se battre: vous êtes séduits, forcément séduits par sa race incroyable et son charme irrésistible, d'autant qu'il se montre de plus en plus séduisants au fur et à mesure de la dégustation. Le nez se fait moins variétal: nous sommes maintenant plus sur des notes de citron confit et de miel de bruyère. La bouche est plus voluptueuse encore. Et la finale tend vers l'infini... Un sauvignon comme ça, je n'en connais qu'un. Je suggère: "Silex de Dagueneau"? Oui, mais quel millésime? 2002? Perdu, c'est 2001. On fera mieux la prochaine fois ;o) En tout cas, ce vin nous emmène vers des contrées où on a rarement l'occasion d'aller: au royaume des grands vins.
Didier, nos pensées vont vers toi!