Magazine Bébé

L'expédition infernale

Par Syven
Hier, c'était jour de piquoûse.

Déjà, ça a bien commencé quand j'ai appelé le pédiatre le matin même parce que Nereij n'avait pas noté le RDV, et quid du jour, quid de l'heure ? Autant demander à Smoke s'il s'en souvenait, il y avait plus de chance d'obtenir une réponse. Donc quand la secrétaire m'a annoncé au téléphone que c'était pour le soir même, j'ai rapidement calculé que Nereij ne pourrait pas s'en charger et que j'étais bonne pour l'aller retour à fond de train. 

Bon. Inspirons, expirons.

Je suis partie à l'heure du boulot, arrivée dans les temps à la maison, et j'ai eu une merveilleuse, une mirifique idée (et j'aurais mieux fait de m'enfoncer un couteau dans le bras à ce moment-là): pour gagner du temps, et surtout garder le moteur chaud, pour une fois, j'irais à l'encontre de mes principes écolos et laisserais tourner la voiture le temps de sauter dans la maison, d'enjamber le chat, d'atteindre le frigo, de sortir les vaccins, et de revenir à fond de train à la voiture.

Lynchez-moi tous. Merci.

Du coup, j'ai laissé les clefs sur la bagnole, mais j'ai détaché celle de la maison (histoire de pénétrer à l'intérieur, objet de ma visite — le bras, le couteau, vous suivez ?)

J'ai effectué la première partie du programme avec un art consommé, mon plané au-dessus de Smoke l'a pétrifié d'admiration, et j'ai trouvé sans problème les boîtes dans le frigo. J'ai même réussi à passer un coup de fil en même temps. Et puis là, j'ai buggé.

Certains d'entre vous le savent, après mon accouchement, j'étais comme un zombie, hyper impressionnable et totalement fondue de mon gosse mais au point que j'ai cru qu'il était super bien pour lui de participer à un programme de test de calendrier de vaccin, parce que ça lui permettait d'obtenir des défenses contre plusieurs souches de méningocoques supplémentaires. Si j'avais su toutes les contraintes que ça engendrerait, je me serais planté un couteau dans l'autre bras, à la place (suivez le couteau, bon sang!)

Bref. Toujours est-il que ça se termine tout ça, et que le palm qu'on avait reçu à l'époque pour noter des choses après chaque piquoûse, il fallait le rapporter !

Ni une, ni deux, je survole de retour Smoke — toujours tétanisé, il savait que je repasserais — pour foncer dans la chambre du Haricot, démonter le tiroir du bas (j'ai une histoire à vous raconter à ce sujet, mais une autre fois, hein), ET m'apercevoir que l'objet du démon en était absent. Là, j'ai paniqué.

Pourquoi j'avais laissé tourner la voiture ? J'avais l'impression de déverser de la pollution aussi sûrement que Tricastin par un jour d'apocalypse environnementale, ça parasitait mes pensées, je n'arrivais plus à réfléchir. Donc j'ai retourné la chambre, vidé l'armoire du haricot, le coffre à jouets, j'ai poursuivi dans la salle, dans le bureau, dans l'entrée... Je ferais pas une cambrioleuse efficace, ça c'est sûr.

J'étais à 72% de saturation nerveuse, car ma belle avance avait fondu comme du beurre dans la main d'un bébé, et j'ai dégainé mon portable pour laisser un message hystérique à Nereij qui avait éteint le sien.

"NREIJ! JE PANIQUE! OU C'EST QU'IL EST LE TRUC! RAPPELLE-MOI! DIS-MOI OU C'EST QU'IL EST LE TRUC!!! IL ME LE FAUT, JE SUIS EN RETARD !"

Ahem. Il a rien compris évidemment, mais il a eu le message 40 minutes plus tard aussi...

C'est là que je me suis reprise, enfin presque, en me disant que tant pis, il fallait partir, j'avais le temps pile poil d'embarquer le Haricot sur la route et d'arriver avec 5 minutes de retard sans palm — self control, zen, on respire. J'ai couru à la porte d'entrée en me préparant psychologiquement à affronter le pédiatre, je suis sortie et... Pas de clef de maison. Je suis re-rentrée — horreur, malheur ! Quel carnage dans la maison! Où est-ce que j'avais mis cette boudin de clef????

J'ai re-retourné la chambre du Haricot, en vain évidemment. Quand Life is a bitch s'en mêle, et qu'elle s'éclate, pas de raison de s'arrêter en chemin, hein! Donc je me suis barrée en laissant la maison ouverte. Enfin, fermée, mais pas à clef.

Surtension à 100% sur la route. J'ai emballé le Haricot en soufflant comme un taureau en rut. Mon animal de fils a jugé bon de retirer ses chaussures en route histoire de jouer le gosse va-nu-pieds alors qu'il a des puma trop à la mode ce petit, donc je suis arrivée dans l'état que vous imaginez, prête à exploser si le pédiatre me faisait la moindre remarque  acide, avec un gosse pieds nus sous le bras en prime.

Chance? Hasard? Détail négligé par Life is a bitch? Le pédiatre avait un peu de retard. Il était super détendu quand il nous a fait entrer. Et Haricot l'a reconnu de suite (mais il ne lui a pas sauté dans les bras).

Une fois les vaccins et les pleurs passés, j'ai pris sur moi et demandé si je pouvais ramener l'objet de satan à la prochaine visite. Et là, le pédiatre m'a dit, la bouche en coeur: " Ah mais, vous l'avez déjà ramené." Il vérifie. "Oui c'est ça."

Darkside of the force !!!! Auto-pontage de synapses, Nereij m'en avait vaguement parlé, effectivement. Super. Mais aujourd'hui, à l'heure où je vous écris, je n'ai toujours pas retrouvé ma clef de maison. Le bras, le couteau. Voyez, j'aurais mieux fait.

Life is a bitch.

PS: Haricot pèse 11.3 kg pour 82 cm. Il est tout léger en fait ! ^^

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Syven 51 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte