Bon, avouons le tout de suite, je suis de gauche ! Si... Je sais, c'est dur à porter, mais je peux pas faire autrement. Ma culture, mes valeurs, mes engagements me portent à penser que la société ne fonctionne pas sans une intervention de la puissance publique pour rattraper et combattre les dérives et conséquences du capitalisme. Je suis sûr que la main invisible du marché n'existe pas. Je suis inquiet des ravages de l'industrie et de la consommation déraisonnable sur l'environnement.
Pourtant, malgré tout, je n'essaye pas de me soigner. Je ne m'infuse pas de piqûre de MODEM pour tenter de passer moderne et ouvert, je ne me gargarise pas des venues du Dalaï Lama ou du Pape en France car je pense que les religions doivent rester dans la sphère privée. Et tant pis si je passe pour un sectaire, je suis au moins respectueux des morts pour la France dans les croisades. Et j'aime Victor Hugo et Waldeck Rousseau. Je ne mange pas bio ou équitable pour faire politiquement correct, mais parce que le café est le premier produit commercialisé dans le monde et qu'un changement de 1% sur son marché a des conséquences incommensurables sur les producteurs. Il y a des gens que je n'aime pas et je le dis, même si je passe pour un intolérant. Je suis militant de l'économie sociale et solidaire par conviction et non pas par opportunité de carrière [1]. Je développe des choses pour améliorer le quotidien des gens et non pour gagner une place au paradis.
Je suis de gauche. Je pense que faire de la politique est un acte citoyen et non une carrière professionnelle [2]. Je pense que l'argent publique doit aller au collectif et non dans les poches des actionnaires d'entreprises qui délocaliseront une fois l'accord terminé. Je suis de gauche parce que la capitalisme familial et/ou financier est la plaie de nos sociétés modernes et le vrai danger pour l'Homme. Je crois au développement durable si l'on ne se cantonne pas à l'axe "environnement".
Alors, quand je vois Eva Joly TETE DE LISTE DES VERTS EN ILE DE FRANCE POUR LES ELECTIONS EUROPEENNES, je m'interroge ! Non pas que Madame Joly n'ait pas de compétences pour tenir une liste, non pas que Madame Joly ne soit pas une défenseur de l'environnement, non pas que Madame Joly ne soit pas une députée européenne crédible... Non non...
Mais est elle de gauche ? Vous me direz "les Verts le sont ils ?"... Coquins ! Oui, depuis que Dominique (Voynet) l'a repris en 95, le parti s'est ancré à gauche, même si en interne, la discussion et les tendances ni-ni [3] sont toujours là... Quand on lit les articles sur ce ralliement pour les élections, on peut voir que Madame Joly s'est joliment interrogé pour aller au MODEM :
Reste qu'Eva Joly a d'abord penché pour un engagement au centre. Elle avait exprimé le 8 juin dernier sa volonté de s'engager dans le débat européen aux côtés de François Bayrou, confiant qu'elle serait « peut-être » candidate aux européennes de juin 2009 sous les couleurs du MoDem. Article de 20 minutes du 16/09/08.
Peut on réellement penché pour être candidat ou adhérent entre un parti de droite (Le MODEM) et un parti de gauche (Les Verts) ? Logiquement non ! Sauf à dire que :
Eva Joly n'est qu'une politicienne qui cherche un poste ;
Le MODEM est à gauche ;
Les Verts ne sont pas à gauche ;
On prend n'importe qui sur nos listes.
Va t on refaire le même coup de que Bennahmias ? Ancien secrétaire général des Verts passé chez Bayrou ! Encore un peu, les Verts brouillent les cartes devant les électeurs. Et encore une fois je me retrouve en porte-à-faux avec la ligne, que je sais par ailleurs, pas forcément partagée par tous...
Alors, j'attends... Je vais voir... Déjà que je me suis mis en retrait de mon groupe local... Pourquoi ? D'une part parce que moi, pour me tenir, il faut que je produise de l'adrénaline... Et la vie du groupe était aussi vive qu'un encéphalogramme de bullot mort... Et d'autre part, parce que nous n'avons jamais réussi à sortir de la problématique environnement alors que des problématiques connexes (Aménagement du territoire) ou socioéconomiques (Emploi, développement agricole, ...) pouvaient être abordées.
A suivre...
[1] Vu mon salaire, cela se saurait !
[2] Même si ce n'est pas aussi simple que ma déclaration de principe ! Entre autres, à cause du problème du statut précaire des élus...
[3] Ni droite ni gauche, écolo !
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