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La rentrée litteraire

Publié le 17 septembre 2008 par Pierrem
La rentrée littéraire ne concerne pas que les romans. Il y a également un nombre incalculable d'essais et d'ouvrages en tout genre qui paraissent à la rentrée. Parmi la première vague, j'en ai retenu cinq qui me tentent ou plutôt que j'aimerais bien qu'on m'offre :

Rayon sociologie
  • François Dubet, Faits d'école, EHESS, août 2008.

Sur la quatrième de couverture on peut lire : " L'école est un champ de batailles et de conflits plus ou moins feutrés. Quoi qu'il en pense et quoi qu'il en dise, le sociologue est dans cette bataille et y participe, même quand il veut s'extraire de la mêlée. " Par-delà les conflits d'intérêts et les querelles d'appareil, François Dubet pose son regard de sociologue sur les "faits d'école". Comment l'école s'inscrit-elle dans la société Que fait-elle aux individus ? Mutations, crises, débats et réformes sont passés au crible des pratiques et des expériences - celles des élèves et de leurs familles, celles des enseignants et des syndicats, et celles.du sociologue. Observant le monde de l'école, il décrypte ses disputes, analyse ses résistances et tente de comprendre ses explosions de violence. Loin de toute posture de surplomb, François Dubet revendique ici une sociologie de l'éducation engagée et offre une synthèse de ses réflexions et de ses combats. Voici un livre qui devrait permettre de penser l'école aujourd'hui et de donner à chacun une conscience plus claire des effets des politiques publiques.

François Dubet est aujourd'hui l'un des sociologues de l'éducation français les plus reconnus, aux côtés de Marie Duru-Bellat, Pierre Merle ou encore Agnès Van Zanten, tous dans des styles différents. M'est avis que les résultats de ses travaux sont toujours à lire, quoi qu'on en pense. A noter à la fin de l'ouvrage la présence d'une partie intitulée "Pourquoi ne croit-on pas les sociologues ?", ça donne envie d'en lire plus, forcément.

  • Patrick Hassenteufel, Sociologie politique : l'action publique, Armand Colin, août 2008.

Pourquoi cet ouvrage ? Parce que, bizarrement, si ma première rencontre avec P. Hassenteufel s'était bien passée, je ne serais certainement pas professeur de Sciences économiques et sociales aujourd'hui... Et parce que la sociologie politique est toujours passionnante !

  • Pierre François, Sociologie des marchés, Armand Colin, août 2008.

J'aime quand les sociologues s'attaquent au pré carré des économistes (j'aime aussi l'inverse, mais un peu moins, je dois le confesser). Sur la 4 de couv :

Les marchés, un objet sociologique ? Ce qui naguère aurait paru empiéter sur la " chasse gardée " des économistes est devenu une évidence et un enjeu majeur.Une évidence tant les réalités marchandes encadrent désormais toute réalité humaine. Un enjeu majeur tant la juste compréhension de ce qu'est un marché conditionne toute action politique et sociale. Les marchés assurent-ils la libre coopération de chacun, ou sont-ils fatalement instruments de domination et d'exploitation ? Les pratiques qui les portent relèvent-elles de calculs désincarnés, ou engagent-elles conventions et valeurs ? Qu'en est-il de l'omniprésence des marques, normes et labels divers ? De la violence des dynamiques concurrentielles ? Synthèse des travaux sur le sujet, ce livre propose une lecture originale des phénomènes marchands et retiendra l'attention de tous ceux pour qui les sciences sociales ont pour mission d'aider à décrypter le monde et à construire l'avenir

Dans le coin éco :

  • Jean-Louis Muchielli, La mondialisation : chocs et mesures, Hachette Supérieur, août 2008.

J-L Mucchielli est grand spécialiste d'économie internationale et ... le nouveau président de jury de l'agregation de sciences économiques et sociales. A ce propos le nouveau thème* pour 2009 est Economie et finances internationales. A bon entendeur...

*Pour info, trois thèmes sont proposés pour les écrits de l'agregation externe de SES, dont un est renouvelé chaque année.

En histoire sociale contemporaine

  • Elise Ovart-Baratte, Jean-Philippe Rigaud, Les Ch'tis, c'étaient les clichés, Calmann-Lévy, août 2008.

Pour rigoler, même si c'est certainement très sérieux. Voilà une nordiste qui en a marre de voir des boîtes à "hein" servir dans les campagnes de communication politique de sa région. Et je trouve ça fort intéressant :

Masochistes, les habitants du Nord et du Pas-de-Calais ? On le croirait bien.Ils aiment passionnément leur région, "braient" quand il s'agit de la quitter, et pourtant, ils sont les premiers à diffuser des clichés catastrophiques. Dernier avatar en date, le film de Dany Boon, Bienvenue chez les Ch'tis. Une comédie avec un cœur gros comme ça, gentille et humaniste. et qui, pourtant, enfonce le clou d'un Nord ouvert sur les autres mais replié sur lui-même, bourré de complexes.pour ne pas dire bourré tout court. Non, le Nord-Pas-de-Calais, ce n'est pas cela, proteste Elise Ovart-Baratte, jeune chercheur du Nord, qui, pour s'être étonnée que le Conseil régional ait accordé une subvention de 600 000 euros au film de Dany Boon, s'est fait sévèrement réprimander par son entourage. Aujourd'hui, elle persiste et signe en posant des questions qui fâchent : pourquoi cette région sait-elle si peu mettre en valeur ses innombrables atouts ? Pourquoi ses habitants se complaisent-ils dans une vision passéiste de leur région ? Dans un pamphlet salutaire et revigorant, Elise Ovart-Baratte fait valser les idées reçues en interrogeant l'identité d'une région longtemps méconnue et souvent méprisée.

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