Saint-Jean/Belcier : Métamorphose engagée

Avec l’arrivée de la LGV à l’horizon 2015, c’est la physionomie de tout un quartier qui va être bouleversé dans les prochaines années. Les riverains, eux, s’interrogent sur les conséquences à prévoir
A n’en pas douter, le secteur Saint-Jean/Belcier est celui qui va connaître les plus importants bouleversements dans les dix ans qui viennent. Une certitude d’autant plus grande que «Euratlantique», le projet porté par la mairie de Bordeaux et la Cub concernant la construction d’un pôle d’affaires international autour de la gare a été promu lundi comme Opération d’Intérêt National par le ministre de l’écologie, Jean-Louis Borloo. Si cela ne garantit en rien les engagements financiers de l’Etat sur ce dossier, celui-ci se trouve désormais être partie prenante de l’opération et à ce titre se doit d’en assurer la bonne fin. Une annonce qui met donc un coup d’accélérateur au dossier qui devient aujourd’hui une des priorités de l’agglo. Cette opération s’articule autour d’un nœud central, la gare Saint-Jean. Celle-ci sera à l’horizon 2015 à 2 h à peine de Paris grâce à la LGV (Ligne Grande Vitesse) et sa fréquentation devrait grimper jusqu’à 20 millions de voyageurs en 2018. «La SNCF envisage de doubler la verrière existante par une autre verrière entre le bâtiment actuel et la rue des Terres de Bordes afin de multiplier par deux la capacité de la gare. Tout cela implique également que l’on revoit les accès à la gare mais aussi le stationnement dans et autour de la gare», souligne Alain Juppé qui estime qu’il faudrait au total 5000 places de stationnement, contre les 3000 actuellement prévues par la SNCF, ainsi que des emplacements vélos pour éviter que le quartier ne soit asphyxié. Parallèlement, le projet qui prévoit la création d’un pôle d’affaires international avec à la clé des milliers d’emplois va engendrer la construction de nombreux logements et équipements publics. Reste qu’il faudra pour cela que les collectivités locales se dotent des outils de maîtrise foncière et négocient également avec la SNCF et RFF pour récupérer des terrains actuellement sous emprise ferroviaire. Aussi, face à l’ampleur du projet, les inquiétudes étaient perceptibles mardi du côté des associations de riverains du quartier St-Jean Belcier lors de la rencontre organisée avec le maire de Bordeaux. Desserte du quartier, condition de stationnement, sécurité, préservation de la qualité de vie.... De son côté le maire a tenté de rassurer les riverains. «Pour nous, le quartier Belcier est un quartier d’habitat qui doit être préservé même s’il faudra procéder à quelques petits ajustements».
Stella Dubourg