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Le film commence doucement, on ne sait pas bien ce qu'on fait là, devant l'écran, à voir défiler une kyrielle de "people", dont les histoires s'entremêlent.
Après une demi-heure de film, on se demande bien si on va finalement voir l'acteur qui joue Robert Kennedy (Bobby), avec toutes ces têtes d'affiche ... Mais là n'est pas l'objectif du film, car hormis des images d'archive, aucun acteur n'incarne Bobby.
C'est donc en suivant la journée de tous ces personnages qu'on comprend que l'on a à faire à un véritable témoignage, sans doute très bien renseigné, de la dernière journée du frère de John Fitzgerald.
Nous sommes en 1968, la guerre du Vietnam suscite une véritable opposition au sein des américains. Après l'assassinat de Martin Luther King, Robert Kennedy apparaît comme le Luther King blanc aux yeux de millions d'américains, qui voient en lui un dernier espoir de stopper cette guerre, en devenant le prochain président des Etats-Unis.
La véritable force du film, c'est de nous plonger dans cette atmosphère pesante, les primaires américaines en Californie en toile de fond. Les personnages se croisent, et l'on vit parmi eux cette journée historique, à l'issue malheureusement bien connue. Un film qui peut faire penser à Collision dans le même genre, où la fin donne un sens à tout le film.
D'ailleurs, en parlant de la fin ... 10 minutes d'images d'archive commentées par un extrait de discours de Robert Kennedy. Même si le rapprochement entre ce discours et l'histoire des personnages est un peu convenu, la fusion du texte du discours et d'images d'époque du Vietnam et des Etats-Unis provoque un effet assez poignant chez le spectateur, pour qui les interrogations et les propositions véhiculées dans ce film restent d'actualité encore aujourd'hui.