J’avoue : je manque totalement de personnalité… Je suis faible… Je suis un mouton noyé dans la masse. Je suis le courant, sans faire de vagues…
Moi, MC, 32 ans, j’ai cédé à l’accessoire de mode de ce mois de septembre, au petit truc en plus que tout le monde a et qu’il fallait que j’aie aussi. Impérativement. Même si, fondamentalement, je ne mourrais pas d’envie d’avoir moi aussi cette fantaisie, j’ai succombé à cet accessoire super sexy, super glamour, super tendance… Non, je ne parle pas d’une superbe paire de chaussures que j’aurais reperée chez Minelli ; ni d’un magnifique sac ; encore moins du dernier sextoy qui fait aussi machine à coudre (je ne suis pas abonnée à Sextoy magazine, quand même !)…
Non, cet accesoire que tout le monde s’est procuré depuis la rentrée, c’est… le mouchoir ! Tout le monde est enrhumé, éternue, tousse, a le nez qui coule, a mal à la gorge… et l’accessoire imparable à dégainer est toujours le mouchoir… La moitié des gens qu’on rencontre en ce moment a un paquet de kleenex à portée de main, parle du nez et vous éternue dessus en moins de trois minutes ! Et je ne vous parle même pas des élèves qui passent leur heure de cours à renifler bruyamment… Mmmmmh… Bon appétit !... Et puis n’allez pas croire qu’ils sont équipés de mouchoirs en papier… Nooooooooon !... Les profs sont là pour les fournir, enfin !
Ah, le mouchoir… Suis-je la seule à presque éclater de rire quand je vois encore un mouchoir en tissus. Je m’attends toujours à deux choses : soit à voir le nom brodé au coin du mouchoir comme quand on était petits, soit à voir une personne de plus de 70 ans au bout. Et puis, mmmh, rien qu’à l’idée que ce morceau de tissus a fermenté dans la même poche depuis le matin même, ça donne vachement envie, tiens !
Reste le mouchoir en papier, certes plus hygiénique, mais plus polluant aussi… Ce fameux mouchoir en papier dont on ne sait pas trop quoi faire quand on s’en est servi. Dans le meilleur de cas, on a une poubelle à proximité, et c’est réglé. Autrement, il y a la solution de la poche. Il y a également ceux qui le glissent dans la manche de leur pull pour pouvoir le ressortir discrètement plus tard… Cette tactique me fait toujours sourire… J’imagine le soir, l’homme qui déshabille sa promise et dont une multitude de mouchoirs tombe de la manche… Comment briser le mythe en deux leçons…
Il y a aussi ceux et celles qui choisissent ces mouchoirs à l’eucalyptus, verts pour qu’on les repère bien… mais qui oublient qu’on ne doit surtout pas se servir de ces mouchoirs quand on se retrouve sans papier aux toilettes, sous peine d’un souvenir… cuisant…
Alors oui, comme je suis une fille dans le mouv’, j’ai rencontré quelques microbes avec qui on a bien sympathisé et qui, du coup, ont décidé de s’installer chez moi. Je sais bien qu’il y a une crise du logement, mais quand même… Est-ce que j’ai l’air d’être un hôtel à microbes ? Est-ce que j’ai écrit « Bienvenue les microbes » quelque part ? Non, non, non… Les restos du cœur version microbes, ce n’est pas moi !... Il va falloir songer à déménager mesdames et messieurs les microbes, et ce n’est pas la peine d’alerter les Don Quichotte…
Et je trouve que le rhume me va bien… Je me sens si sexy… Ce nez rouge avec ce mouchoir greffé au bout, cette respiration par la bouche, cette voix nasillarde, cette recherche perpétuelle du paquet de mouchoirs, ces cernes grâce aux mauvaises nuits passées… Oh oui, quel ensemble ! Encore !