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le désir et le manque

Publié le 11 avril 2008 par Titiparis
Très tôt, ma psy est intervenue au cours d'une séance pour me lancer : "le désir c'est le manque".
Incapable de réceptionner le message, je lui ai répondu en déconnant: : "Ah , bah si les relations fonctionnent comme ça, ça ne m'intéresse pas !"
Allongé sur le divan et ne la voyant pas, je l'entendis presque sourire...
Ce dialogue faisait suite à une autre séance au cours de laquelle je lui expliquais mon incapacité à gérer la frustration. Elle m'accompagna vers l'idée qu'il était probablement plus utile de tenter d'identifier les situations de manque. Dans un deuxième temps, tenter de ne plus les nourrir. Révélation, puisque jusque là, je m'acharnais à les vivre et à survivre aux dégâts. Sans doute je m'imposais de les vivre pour me voir les surmonter. Narcissisme teinté d'inconscience...
La séance suivante, j'arrivais en retard. Elle refusa de me recevoir mais me demanda de régler la séance. Malgré ma colère difficilement contenue face à elle, j'explosai une fois redescendu dans la rue et la rappelai. Son message était clair : "Ce n'est pas perdu, c'est bien, vous allez quand même travailler." Sourire a posteriori...
La relation désir-manque devenait centrale.

Si cette conception philosophique proposée par Platon (Le Banquet) m'intriguait, c'était surtout mon mécanisme psychologique que je m'apprêtais à décortiquer pour trouver des réponses différentes à ma frustration. Et visiblement à mes désirs par la même occasion.

Introspection et recherche dans le dico...
DÉSIR,
subst. masc.- Aspiration profonde de l'homme vers un objet qui réponde à une attente
- Mouvement instinctif qui traduit chez l'homme la prise de conscience d'un manque, d'une frustration
- En psychologie : Tendance spontanée et consciente vers une fin avec représentation de cette fin (March. 1970)
MANQUE, subst. masc.
- Absence de quelque chose ou de quelqu'un qui serait nécessaire, utile ou souhaitable
Le désir diffère du besoin parce qu'il n'est pas d'ordre biologique. Contrairement au besoin, le désir est une représentation qui témoigne de notre liberté puisque d'ordre psychologique et culturelle et dont les réponses sont vouées à l'insatisfaction. Puisque le désir repose sur l'insatisfaction et le manque, la satisfaction d'un désir signe la fin de ce dernier : "Le désir est hanté par la mort" (Platon, Le Banquet). Mais la perpétuelle interaction entre besoin et désir est complexe, d'autant plus qu'elle fait intervenir nos fantasmes et notre imagination...
Si le désir est une tendance consciente à imaginer que l'objet est source de satisfaction et de plaisir, la prise de plaisir est souvent dans la convoitise de l'objet auquel nous attribuons sa valeur. Cette quête anticipe la satisfaction et représente à elle seule, l'essentiel de la jouissance tout en générant des sentiments de frustration, d'impatience... et de manque.
"Ce que recherche le désir n'est jamais un objet, mais toujours et uniquement l'intensité dont sa quête est seulement l'occasion" (Nicolas Grimaldi)
Ça va mieux en le lisant... à voix haute.
Question connexe, le manque de désir...
Bon, bah j'ai bien envie d'une clope là.

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