Diana (Uma Thurman) vit dans une paisible banlieue américaine, mariée à un homme doux et attentif. Une belle femme, un job de prof aux beaux arts…La belle vie serait-on tentés de croire. Mais non. Diana ne peut s’empêcher de se repasser dans sa tête un incident qui est survenu alors qu’elle était au lycée. Elle se souvient de Michael, un élève impopulaire qui, las d’être rejeté par les autres, avait pété les plombs et fusiller tous ses camarades. Alors que la boucherie approchait de sa fin, Michael se retrouvait face à Diana et sa meilleure amie. Que s’est-il donc passé pour qu’un tel traumatisme hante encore cette femme accomplie ?
Vu à Deauville, La vie devant ses yeux est malheureusement le moins bon film que j’ai eu l’occasion de découvrir pendant le festival. Pourtant, au début on peut y croire. Photographie très léchée, scénario énigmatique entre présent et flashbacks…Déjà, ce qui gêne c’est cette perpétuelle référence à Elephant vis-à-vis duquel de plus en plus de cinéastes ont du mal à prendre des distances. Le carnage dans le lycée n’a rien de bien neuf et Vadim Perelman n’a pas la maitrise d’un Gus Van Sant. Ensuite il y a Uma Thurman. Ca fait mal, mais on est bien obligés de constater que sa performance dans le film est une des plus mauvaises qu’elle ait livré depuis longtemps. Manque de charisme, de chaleur, Diana semble bien fade sous ses traits. L’actrice se fait piquer la vedette par Evan Rachel Wood , LE bon point du film.
En effet, dès que La vie devant ses yeux regarde en arrière pour livrer le portrait de Diana adolescente, le spectateur retrouve du plaisir. La réalisation est clinquante, esthétisante mais assez envoutante et les questionnements des deux meilleures amies adolescentes sonnent juste. La fin du lycée approche, il faut penser à la suite. En cette période décisive, la jeune Diana fuit la réalité enrêvant d’un ailleurs, dans les bras d’un garçon qui ne pourra que la décevoir. Evan Rachel Wood incarne à merveille le malaise adolescent, ses comportements paradoxaux et ses envies de changements. Malheureusement, la fête est gâchée par certains flashbacks particulièrement lourds. On nous repasse ainsi la même scène dans son intégralité plusieurs fois et bien que cette dernière soit primordiale pour le dénouement, on a un peu l’impression d’être pris pour des imbéciles. C’est d’ailleurs la sensation que nous donne un « scénario à twist » qui balance une fin certes surprenante mais qui du coup nous donne l’impression d’avoir perdu notre temps. A trop vouloir faire le malin, le réalisateur perd son public en cours de route. Et la grâce de sa jeune actrice évoluant en milieux aqueux n’empêchera pas de ressortir de la salle avec un avis très mitigé. Déception.