Uwe Boll est à la fois un cinéaste adoré et vilipendé par les joueurs. Il est en effet super motivé pour adapter des jeux vidéos au cinoche, et donc faire partager cette passion au plus grand nombre… mais malheureusement il est aussi nul question goût artistique qu’un aveugle sous acide. Et je ne mentionne même pas ses péripéties sur le ring contre les critiques qui osent dire que ses films sont nuls. Et comme quoi tout arrive, Uwe est enfin arrivé à réussir un film. Peut on pour autant parler de bon film ? C’est super subjectif…
Postal – Enfin un bon film ?
La vie est dure pour un postier. Sa femme obèse le trompe avec tout ce qui bouge, les emplois auxquels il postule sont gérés par des glands, lorsqu’il fait la queue pendant une heure à un guichet, celui-ci ferme juste avant son passage ou le coin dégénère en zone de guerre… Il décide, avec son oncle devenu gourou, de piquer une cargaison de peluches devenues collector afin de les revendre à prix d’or. Mais Ben Laden et ses sbires ont la même idée.
Oui, vous avez bien lu. Un scénario avec en vrac : un postier, Oussama Ben Laden, Georges Bush, le parc d’attraction nazi Little Allemagne, Uwe Boll, le nain Verner Troy, des singes… oui c’est n’importe quoi. J’avoue que n’ayant pas joué à Postal sur PC, j’aurai du mal à dire si le film est fidèle. Tout ce que j’en sais est que le jeu a été interdit dans de nombreux pays à cause de son ton violent et irrévérencieux, et qu’un gimmick du jeu (un chat servant de silencieux à une arme) a été gardé dedans.
Fatigué de se faire piétiner constamment par joueurs et producteurs de jeux vidéos, Boll pousse le bouchon loin. On le voit ainsi faire une apparition dans son propre rôle lors de l’inauguration de Little Germany. Il en profite pour expliquer que ses films sont financés par l’or des nazis et que les petits enfants lui donnent des érections… avant de se battre avec le concepteur du jeu Postal à coup de gants boxe…
De même Verner Troy, venu cachetonner, ne servira à rien d’autre qu’à se faire enfermer dans une valise, brandir un gode lampe de poche ou encore se faire violer par 100 000 singes. Entre autres conneries on peut citer Ben Laden et W se passant des coups de fils et gambadant main dans la main, une reconstitution déconnante du onze septembre, une fusillade qui dégénère avec seulement des enfants morts… bref c’est con, mais ça va tellement loin dans le nawak que ça en devient plaisant.
Postal dépasse petit à petit son statut de film mineur pour plonger dans la quatrième dimension, une sorte de South Park mais en live. Malgré son budget anémique, inférieur au prix des coqs en plâtre jetés dans les piscines des villas corses, Uwe arrive à donner un rythme d’enfer à son film. Brassant dix idées à la minute, la plus part crétines, il arrive à en avoir suffisamment de sympathiques pour qu’à aucun moment l’attention ne retombe… presque un miracle lorsqu’on connaît les autres films du réalisateur.
Alors forcément avec un sujet aussi crétin, attaquant des sujets aussi sensibles que le 11 septembre, le terrorisme ou la guerre de religion, Postal a été attaqué de toute part, et on n’est pas près de le voir sortir en salles… Dommage, il en vaut vraiment le coup.
Comme d’habitude, nos amis distributeurs étant trop frileux, je vous encourage à utiliser vos moyens habituels pour vous le procurer… de toute manière aucune sortie DVD n’est prévue en France pour le moment… Pfff et dire que pendant ce temps là on nous tartine les écrans de film sur les trentenaires célibataires en mal d’amour…