Déjà, je vous ai entretenu sur les causes de la crise financière actuelle qui secoue le globe depuis 2006. Maintenant que les emplois se perdent par milliers en débutant par les services financiers, les dommages collatéraux sont sur le point de frapper la population en général. À première vue c’est très amusant de voir sortir les employés de Lehman Brothers, de Bear Stearns, de Merryl Lynch ou de Indymac (et bientôt AIG) avec leurs boîtes d’effets personnels. On se dit que de toute façon, ils ont eu du bon temps et avaient de gros salaires alors… tant pis.
Mais non, ils ne font pas pitié. Cependant, notre satisfaction nous aveugle des conséquences à courte échelle. La mise à pied de ces travailleurs collets blancs, privera de revenu tout ceux qui les entourent y compris le boucher du coin, le laitier, le nettoyeur, le vendeur de souliers, le restaurateur…. Surveillez bien l’effet pervers et domino de ce rouleau compresseur qu’est le chômage.
Une fois que nos institutions seront obligées de faire des compressions massives, on va se rappeler les scènes de Wall Street et de la City en disant que le monde est petit et rapproché. Le papier commercial adossé à des actifs hypothécaires et autres produits financiers complexes a été créé par les banquiers d’affaires avec leurs avocats et stratèges boursiers. Ces techniques sophistiqués de leviers financiers ne servaient finalement qu’à une seule fin: FAIRE des commissions. Et des grosses. Alors, ils ont maquillé des produits financiers communs et en ont fait une pâte attrayante, si appétissante qu’ils s’en sont vendu entre eux! Transformer des déchets et retailles de poissons douteux en goberge à saveur de similicrabe, ça ne sera jamais du crabe. Jamais du vrai. Une dette est une dette et aujourd’hui, la dette engendrée est devenue un trou noir qui aspire tout sur son passage.
Pendant que la lumière s’échappe encore un peu, j’aimerais de mon vivant voir les artisans de ce cataclysme financier se retrouver derrière les barreaux, ruiné et le cul sur une pelle. Ils sont des milliers, pas seulement aux États-Unis, mais aussi chez nous, à avoir touché des milliards en commissions monstrueuses. Ils sont agents d’immeubles, courtiers hypothécaires, avocats, fiscalistes, courtiers en valeurs mobilières, banquiers, analystes financiers… et maintenant ultrariches. Ils ont vendu du vent à prime et ils pètent maintenant dans la soie. Inacceptable.
On ne pourrait pas tout récupérer. Le filet mignon digéré et évacué ne vaut plus 40 dollars. La Ferarri est maintenant usagée. Des 1000 milliards engloutis il se trouve aussi une perte de valeur immobilière. On peut trouver sans doute des centaines de milliards récupérables dans les actifs des voleurs. Seulement avec les bonis disproportionnés qu’ont touché les cadres supérieurs des banques canadiennes, américaines et européennes, on pourra éponger en partie la facture de chômage qui nous pend au nez.
Le politicien qui fait la promesse d’aller chercher par poursuites et saisies les commissions déloyales que ces escrocs à boutons de manchette ont touchées, aura mon vote. L’Amérique est en élection, mais l’enjeu n’est pas un parti. L’enjeu est de sauver ce qui reste de valable dans l’économie et d’empêcher les banquiers de faire à nouveau des expériences de physique nucléaire avec nos maisons et nos épargnes retraite.