Ski et paysages de rêve ne suffisent plus!

Publié le 17 septembre 2008 par Danielle
Aujourd’hui, en effet, les paysages de rêve et le ski ne suffisent plus! Les nouveaux touristes attendent des plus-values, des produits alliant nature ET culture. Pour les destinations alpines qui doivent régénérer leur offre pour rester compétitive, les enjeux sont de taille. Sierre accueille le 3 octobre la Journée européenne du tourisme culturel: cette manifestation, organisée dans le cadre des 25 ans de l’Ecole suisse de Tourisme, sera l’occasion de faire le point sur les tendances dans ce domaine où l’innovation est importante. Inscription gratuite (voir ci-après), traduction simultanée.
Organisée par l’Institut Economie & Tourisme (IET) de la HES-SO Valais, la Journée européenne du tourisme culturel se veut une plate-forme de réflexion et de partage sur l’innovation dans ce domaine. Un sujet qui a de quoi préoccuper les professionnels du tourisme et de la culture. C’est à leur attention, plus particulièrement, que ce forum est mis sur pied. Des experts internationaux y présenteront des pistes d’innovation et des projets exemplaires. Bref, l’occasion de s’informer et de faire le point sur ce qui est en passe de se dessiner comme une tendance lourde du tourisme mondial.
Nouveaux touristes, nouvelles exigences
Comme l’explique une spécialiste de la question, le Prof. Claude Origet du Cluzeau, qui interviendra à Sierre le 3 octobre, le tourisme culturel peut être la plus-value qui «sauve de la banalisation et de la délocalisation certaines destinations de ski et de plage» dans un monde où la compétition touristique est féroce. Mais qu’est-ce que le tourisme culturel? Le moins qu’on puisse dire, c’est que, depuis une trentaine d’années, les produits qui lui sont liés font exploser le cadre habituel des musées et autres monuments traditionnels. Parcs à thème, festivals, éco-musées, nouveaux édifices, mise en valeur et scénarisation des sites touristiques, de leur patrimoine naturel, gastronomique ou historique… Tout est possible. Bilbao par exemple a choisi de mandater un architecte de renommée mondiale pour concevoir le musée Guggenheim, créant ainsi un événement architectural. Résultat: ce musée d’un nouveau type a drainé en 10 ans neuf millions de visiteurs, changeant la face du tourisme pour cette ville. On pourrait citer aussi la Fondation Gianadda, le parc Vulcania en Auvergne, le Futuroscope de Poitiers, les installations de sculptures contemporaines de Bex & Art…
Développer la saison d’été
A l’instar des produits, les publics branchés «culture» se diversifient et s’élargissent. Auparavant, les touristes en demande de culture étaient plutôt des femmes d’un certain âge. Aujourd’hui les urbains de notre monde globalisé attendent d’une destination une suite d’expériences – nature et culture, dans le cas des Alpes. On assiste donc, pour reprendre l’expression de Claude Origet, à une «culturisation» des territoires touristiques. Et le Valais, de même que les autres destinations alpines, a tout intérêt à ne pas rater ce train. Pour Marie-Françoise Perruchoud-Massy, directrice de l’IET, «en mettant sur pied des produits culturels de qualité, on peut allonger les saisons touristiques, dynamiser la saison estivale, un objectif de développement majeur pour le tourisme valaisan. D’autre part, ces réalisations sont des points de rencontre entre autochtones et touristes urbains. Mais il faut éviter des produits «hors sol», c’est-à-dire trouver des synergies entre patrimoine et  ulture.» A titre d’exemple, le projet d’Art in Situ, qui sera réalisé l’an prochain dans le village de Vercorin, par un pape du domaine, sera présenté lors de la Journée européenne du tourisme culturel du 3 octobre.
Recherche, bachelor: les ambitions valaisannes
Cette rencontre internationale s’inscrit aussi dans le cadre du 25e anniversaire de l’Ecole Suisse de Tourisme (EST). Cette école qui fait partie de la HES-SO Valais a lancé un bachelor avec option tourisme culturel. Un signe qui montre l’essor de ce créneau. Pour Thomas Steiner, directeur de l’EST, lui-même spécialiste des questions touchant à l’innovation dans le tourisme, «il n’y a pas de tourisme sans cultures, c’est-à-dire celle de la population locale et celle des hôtes. L’innovation se situe à l’intersection des deux. D’autre part, il y a un paradoxe entre nos destinations alpines au patrimoine naturel stable et la demande culturelle très dynamique de touristes avides d’expériences. A l’Institut Economie & Tourisme, nous avons  dentifié ce paradoxe comme facteur de développement pour l’espace alpin; c’est pourquoi la formation dispensée à l’EST met l’accent sur le management et le tourisme culturel.»
L’Institut Economie & Tourisme de la HES-SO Valais a lui-même pour objectif de devenir un pôle de compétence en matière de tourisme culturel, à côté de ses terrains de prédilection, tourisme et territoire et tourisme et économie. Un créneau à  rendre, car au niveau des Alpes, tout ou presque reste à faire au plan scientifique, dans le domaine du tourisme culturel.
Les inscriptions à la Journée européenne du tourisme culturel sont gratuites: http://iet.hevs.ch
Les conférences seront en traduction simultanée français – allemand – anglais.
Le repas de midi sera réalisé par Irma Dütsch, première étoilée féminine au Michelin, 18/20
au GaultMillau. Un exemple d’innovation culturelle dans les Alpes!
  • Source de l'info: communiqué de presse de l'Institut Economie & Tourisme
  • Photo: Musée du Grand-Lens à Lens