Cela pourrait être amusant si ça ne devenait agaçant. On se souvient de l’obscène double page de publicité que Libération avait publiée en pages 2 et 3 juste après la libération d’Ingrid Betancourt. La une annonçait que l’on saurait tout sur le scénario du retour à la liberté de la franco-colombienne, mais avant de savoir ce qui s’était passé, il fallait passer par le sas obligé d’une double page de pub pour SFR. L’argent n’a pas d’odeur, ni de honte, et Libération en a besoin, au risque de ses lecteurs.
Aujourd’hui, après ce titre accusateur en une : “DSK, Lagarde, Greenspan… Krach : ils n’ont rien vu venir“, et avant de savoir pourquoi “la finance mondiale est en roue libre“, il faut à nouveau passer par un sas de décompression, pédiluve publicitaire : la double page d’un publireportage, en pages 2 et 3, qui jette des “Regards croisés sur le jeu et le loto“. Doit-on considérer que Libération ne manque pas d’humour ou d’esrit d’à propos ? Faire la promotion des jeux de hasards, refuge des périodes de crise, ou parabole de la gesion financière mondiale ? C’est drôle, c’es énorme, mais c’est honteux aussi. Libération n’est plus mon Libé !
Et pour moi, aujourd’hui c’est la double page de trop. Après des dizaines d’années de fidélité, 30 peut-être, j’arrête. Je n’achèterai plus Libération, en attendant qu’il redevienne mon Libé…
Jean-Paul Chapon