Le jury a attribué hier le titre de capitale européenne de la Culture à Marseille. A Bordeaux, c’est la déception mais les élus locaux comptent rebondir et profiter de la dynamique commune engagée
La candidature de Bordeaux au titre de capitale européenne de la culture laisserait-elle comme un arrière goût de pastaga ? Sûrement, mais en bons joueurs, les représentants bordelais ont tout de même félicité Marseille, la cité phocéenne, choisie comme lauréate parmi les quatre villes en lice. Reste que dès 16h30 quand Alain Juppé a reçu l’appel de Christine Albanel, la ministre de la Culture, la déception pouvait se lire sur son visage. «Nous y avons cru jusqu’au bout», avouent les élus d’autant plus déçus que le grand oral de la veille s’était bien déroulé. «Je remercie les Bordelaises et les Bordelais qui se sont mobilisés comme dans aucune autre ville ainsi que toutes les autres collectivités qui ont fait preuve d’une cohésion à tout épreuve», a souligné Alain Juppé avant d’adresser toute sa gratitude à l’équipe de Richard Coconnier. «Certes tout le monde sait que l’on est parti un peu tard mais nous avons su remonter la pente et proposer un super programme», poursuit le maire. Un super programme et une dynamique commune qu’il est hors de question pour les élus d’abandonner. «On ne va pas laisser tomber, ça ne peut pas rester sans lendemain. Nous allons proposer que le conseil d’administration de Bordeaux 2013 se réunisse pour voir ce que l’on peut faire ensemble», a-t-il poursuivi. Une position partagée par l’ensemble des acteurs locaux. «Le travail collectif va continuer. Je pense notamment au projet de reconversion des abattoirs en lieu culturel régional», assure Alain Rousset, le président de la Région. «Rien n’est perdu, il y a de fortes attentes et le département aura à cœur de se servir de ce qui a été impulsé», a indiqué quant à elle Isabelle Dexpert, vice-présidente du conseil général en charge de la culture. Au terme de cette première immersion dans le champ culturel, la Cub entend elle aussi tirer des leçons de l’enthousiasme et de la mobilisation engendrées par Bordeaux 2013. Idem du côté de l’opposition bordelaise. Ainsi, pour les élus verts, il convient de dépasser la déception légitime pour mieux rebondir. «A présent, il faut faire vivre la dynamique engagée et s’atteler enfin à Bordeaux, comme à la Cub, à l’élaboration du projet culturel qui nous fait tant défaut». Pour Alain Juppé, il est d’ores et déjà question d’avancer sur l’aménagement de la base sous marine, de la caserne Niel, de la création d’une maison de l’Europe mais aussi de produire de grands événements imaginés dans le cadre de la candidature. Ainsi, «dès 2009, nous présenterons Evento, la ville subjective, grand rendez-vous de création contemporaine, confié à Didier Faustino».
Stella Dubourg