Or que dit le Pape le 12 septembre, à l'Elysée ( ici )? " Il est (...) fondamental, d'une part, d'insister sur la distinction entre le politique et le religieux, afin de garantir aussi bien la liberté religieuse des citoyens que la responsabilité de l'Etat envers eux ".
Qu'ajoute-t-il ? " et d'autre part, de prendre une conscience plus claire de la fonction irremplaçable de la religion pour la formation des consciences et de la contribution qu'elle peut apporter, avec d'autres instances, à la création d'un consensus éthique fondamental dans la société ".
Il faut croire que Jean-Luc Mélenchon considère la laïcité non pas comme une garante de la liberté religieuse, mais comme une machine de guerre contre toute religion, ce qui en fait une pure idéologie, indigne de la France, sinon de la République.
Samedi dernier, sur France Info, j'entends une journaliste parler d'une fidèle venant acclamer son " idole " sur l'Esplanade des Invalides. Elle parle de Benoît XVI, évidemment. Cela me frappe parce que justement le thème de l'homélie de Benoît XVI ce matin-là est un appel à fuir les idoles.
Benoît XVI dans son homélie du 13 septembre ( ici ) désigne en effet les idoles qu'il convient de fuir et pose la question qui fâche : " L'argent, la soif de l'avoir, du pouvoir et même du savoir n'ont-ils pas détourné l'homme de sa Fin véritable, de sa propre vérité ? ".
Alexis Favre, dans Le Matin Dimanche, au soir du 13 septembre ( ici ), prétend que la visite du Pape suscite sur la Toile des critiques " largement plus nombreuses que les messages de soutien " et que " les internautes intéressés - souvent catholiques - digèrent mal la messe en latin réhabilitée ".
Que dit Benoît XVI aux évêques de France réunis à Lourdes le dimanche 14 septembre ( ici ), dans l'hémicycle Sainte Bernadette à propos de son Motu proprio Summorum Pontificum? "Des fruits de ces nouvelles dispositions ont déjà vu le jour, et j'espère que l'indispensable pacification des esprits est, grâce à Dieu, en train de se faire " (voir mon article La messe tridentine est extraordinaire ).
Il précise : " Je mesure les difficultés qui sont les vôtres, mais je ne doute pas que vous puissiez parvenir, en temps raisonnable, à des solutions satisfaisantes pour tous, afin que la tunique sans couture du Christ ne se déchire pas davantage. Nul n'est de trop dans l'Eglise." Ces catholiques qui s'opposent à la réconciliation ne cherchent-ils donc pas la paix ?
Le même jour sur I-télé j'entends à propos des divorcés remariés l'emploi du mot de " fermeture ", pour qualifier la position du Pape à leur égard, dans la bouche d'un commentateur - dont je me suis empressé d'oublier le nom, par charité chrétienne.
Que dit le Pape à leur sujet ? " L'Eglise, qui ne peut s'opposer à la volonté du Christ, maintient fermement le principe de l'indissolubilité du mariage, tout en entourant de la plus grande affection ceux et celles qui, pour de multiples raisons, ne parviennent pas à le respecter. On ne peut pas admettre les initiatives qui visent à bénir des unions illégitimes ".
Car quelle est la volonté du Christ à laquelle l'Eglise ne peut s'opposer ? "L'Eglise veut rester indéfectiblement fidèle au mandat que lui a confié son Fondateur, notre Maître et Seigneur Jésus-Christ. Elle ne cesse de répéter avec Lui : " Ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas ! " (Mt 19,6). L'Eglise ne s'est pas donnée cette mission : elle l'a reçue ".
Au Collège des Bernardins Benoît XVI prononce un discours le 12 septembre sur la culture ( ici ) dans ce lieu emblématique. Il montre que " les monastères furent des espaces où survécurent les trésors de l'antique culture et où, en puisant à ces derniers, se forma petit à petit une nouvelle culture ".
Nourris de la Parole lue de façon juste - " l'Ecriture a besoin de l'interprétation, et elle a besoin de la communauté où elle s'est formée et où elle est vécue " -, introduits par Elle dans le dialogue avec Dieu, qui ne peut s'exprimer seulement avec des mots, mais avec une musique nécessaire, les moines cherchent Dieu et se laissent trouver par Lui. " Chercher Dieu et se laisser trouver par Lui : cela n'est pas moins nécessaire aujourd'hui que par le passé ".
Le Pape prononce ce discours devant une salle qui ne lui est pas acquise, où beaucoup " tiennent Dieu pour l'ennemi du genre humain et tentent de faire croire à leurs lecteurs naïfs que l'Europe n'a pas d'identité, sauf à devenir sectaire et fanatique " (Chantal Delsol, Le Figaro, 15 septembre ici ).
Il conclut : " Une culture purement positiviste, qui renverrait dans le domaine subjectif, comme non scientifique, la question concernant Dieu serait la capitulation de la raison, le renoncement à ses possibilités les plus élevées et donc un échec de l'humanisme, dont les conséquences ne pourraient être que graves ".
Il va même plus loin, où nous le suivrons, n'en déplaise à ceux qui nient ou renient les racines chrétiennes de l'Europe : " Ce qui a fondé la culture de l'Europe, la recherche de Dieu et la disponibilité à L'écouter, demeure aujourd'hui encore le fondement de toute culture véritable ".
Francis Richard