Pour 100 balles, t’as plus rien…

Il m’avant semblé normal que notre Président, sitôt élu, augmente les revenus que lui verse la République de 170%. Le prestige de notre pays et donc de ses représentants, n’a pas de prix

Niçois, j’avais été indigné des polémiques autour des138 000 € du voyage New-Yorkais de Christian Estrosi aux frais du contribuable français. Les nécessités de sa campagne électorale niçoise justifiaient amplement ce surcoût.

Quelques jours après, j’apprenais que le nouveau chargé de com. élyséen avait dépensé 450 000 € pour expliquer, par spot télévisés, que, comme l’avait promis notre Président, le pouvoir d’achat des français avait augmenté. Réussir un tel tour de force pour si peu m’avait semblé mériter des compliments. Quand le même chargé de com. a annoncé qu’il lui faudrait quelques millions d’€ supplémentaires pour montrer que depuis Mai 2007 nous étions entrés dans le meilleur des mondes, je me suis dit que c’était le minimum requis pour réussir un telle gageure.

Un peu plus tard, il m’avait semblé heureux que N. Sarkozy, vraisemblablement sensible au surcroît de prestige qu’Air Force One apportait à GW Bush, veuille renouveler la flotte aérienne de l’ex- GLAM, les quelques centaines de millions d’€ de ce renouvellement me semblant nécessaires au prestige de notre pays durement ébranlé par l’annonce du sous-équipement dramatique de nos sodats en Afghanistan.

Les 45 millions d’€ de préjudice moral attribués à B. Tapie (outre les 230 millions remboursés par le CDR , c’est à dire le contribuable, plus 103 millions d’intérêts) m’avaient semblé un montant correct, surtout vu le calvaire qui avait dû être celui de ce parangon d’honnêteté et de vertu durant son séjour en prison. Sa proximité d’avec notre Président méritait, elle aussi un complément de rémunération que la Cour de Cassation lui avait, sans doute injustement refusé…

Dans ce contexte là, comment voulez-vous que je m’indigne des quelques cent milliers d’€ que le voyage du pape dans notre beau pays va coûter aux contribuables, athés compris ?

Si les caisses de l’état sont vides, que la dette et les déficits augmentent et qu’au lieu d’une croissance ramenée avec les dents, le pays soit en récession, il faut bien qu’il y en ait au moins quelques-uns qui améliorent leur pouvoir d’achat.

Autre sujet: “Fin de la carte scolaire: le fossé entre les établissements se creuse”. Sur Libération. Extrait: “S’il s’agit de donner la possibilité à quelques élèves de milieux défavorisés de suivre une bonne scolarité, cela peut marcher. Si l’on adopte un point de vue global et que l’on se préoccupe de l’ensemble des élèves défavorisés, je suis plus pessimiste. On en sauve quelques-uns au détriment de la masse des élèves, qui deviennent plus captifs de leurs établissements. Cela renvoie à la conception de l’ouverture sociale : on est davantage dans une logique de discrimination positive que dans une démocratisation d’ensemble”.